Une rentrée sous le signe des compressions
Particulièrement touchée, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a « fait le choix de ne pas faire de compressions à la hauteur des demandes du gouvernement pour ne pas couper dans ses services. »
Au mois de juin, la CSDM a présenté un budget déficitaire de 16 M$.
Peu de temps après, le gouvernement québécois a demandé aux commissions scolaires des efforts à hauteur de 15 M$.
« On est capable de vivre dans un budget serré, explique Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM. On s’attendait à vivre avec un déficit de 16 M$, mais pas le double.»
En grattant dans l’administratif, la CSDM a réussi à économiser 2.5 M$.
Au mois de juillet, elle a finalement obtenu du ministère de l’Éducation l’autorisation de présenter un budget déficitaire de plus de 29 millions de dollars.
Plus aucune de marge de manœuvre
Cette rentrée 2014-2015 se fait donc sous le signe de l’austérité.
« On est conscient que le gouvernement nous demande de faire plus d’efforts, mais on ne voit pas comment faire plus sans couper dans les services et c’est une chose que l’on ne veut vraiment pas. On ne touchera pas à l’aide aux devoirs ou encore à l’alimentation de nos élèves », indique Mme Harel-Bourdon.
Sans couper dans les services de base, c’est l’investissement qui semble en prendre un coup.
« Nous n’avons plus aucune marge de manœuvre au niveau des services de garde par exemple. Le déficit joue également énormément sur les projets de développement comme la formation professionnelle pour les 16-20 ans. Tout le surplus d’argent que l’on va pouvoir récupérer ne sera pas réinvesti, mais va servir à combler le déficit. Cela va devenir beaucoup plus difficile pour nous de bâtir de nouveaux projets », note Mme Harel-Bourdon.
Impact sur le secteur communautaire
Le Centre de ressources éducatives et pédagogiques (CREP) voit en effet son budget amputé de 40% en cette rentrée. Dédié à l’éducation des adultes au niveau de la CSDM, le Centre va devoir revoir son offre de services. « Nous avons trois volets majeurs, explique son directeur, Laurent Landry. Un service éducatif pour adultes, financé par le ministère de l’Éducation, un service auprès des entreprises et un volet d’éducation populaire avec des formations offertes gracieusement aux organismes communautaires. C’est ce volet-là qui va être touché. Je ne peux pas continuer à donner la même offre de service avec un budget moindre. » Des heures de formation vont donc être coupées et M. Landry invite les organismes à se parler et à se regrouper pour optimiser les ressources dont ils disposent. « C’est sûr que cela a un impact, mais on ne peut pas savoir à quelle hauteur pour le moment. Mais nous avons une obligation de maintenir notre budget à l’équilibre », ajoute M. Landry. Le directeur du CREP précise toutefois que l’enveloppe octroyée aux écoles ne sera pas affectée. « Toutes les demandes des écoles de la CSDM devraient être honorées, que ce soit pour de l’aide aux devoirs ou pour de l’aide auprès des parents », indique M. Landry.
Agrandissements et nouveaux bâtiments
Chaque année, les commissions scolaires envoient au ministère de l’Éducation des demandes d’agrandissement ou de construction de nouvelles écoles selon leurs prévisions démographiques.
La CSDM vient de recevoir ses réponses pour les projets 2015.
« Je ne peux pas commenter, indique Mme Harel-Bourdon. Le ministère devrait dévoiler les projets concernés d’ici peu. Tout ce que je peux vous dire, c’est que certains projets ont été acceptés et d’autres refusés. »
Certains secteurs vont donc devoir encore patienter avant de voir des améliorations apportées dans leurs établissements.
Les demandes pour 2016 viennent d’être envoyées et la CSDM attend une réponse pour le printemps prochain.