La chasse aux emplois: Approche furtive

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Les méthodes les plus évidentes ne sont pas toujours les plus efficaces. En cas de désaccord, par exemple, la tendance est d’attaquer de front sans considérer les options latérales. En général, cela mène à un conflit dont l’inefficacité n’a d’égale que l’inutilité.

Adolescents, mon associé et moi-même organisions des soirées étudiantes. Une nouvelle salle des fêtes avait récemment ouvert et, pour son lancement, le propriétaire la louait à bas prix. Le hic : elle était loin de Paris, et la majorité de notre jeune clientèle ne possédait pas d’auto. Un bon rapport qualité-prix, c’est bien, mais ça reste une perte sèche si personne ne peut se rendre à l’endroit loué si peu cher! Nous sommes partis en disant que nous allions y penser.

Connaissant mon partenaire, je voyais qu’il était aveuglé par ce qu’il croyait être une bonne affaire. Or, il était têtu comme une mule, et l’affronter sur ce sujet aurait été long et laborieux, et la victoire, incertaine. Je n’ai donc rien dit sur le moment. Je ne voulais pas dévoiler mon scepticisme pour ne pas compromettre mon plan sinueux. Je me suis rappelé qu’un ami avait décliné mon invitation, car sa sœur se mariait le jour de la fête que nous étions en train d’organiser. Il m’avait confié qu’elle était dans tous ses états, car, trois semaines avant la date fatidique, la salle qu’ils avaient réservée n’était plus disponible à cause d’un problème d’intendance.

Faites-vous le lien? Eh oui, j’ai informé mon ami dont la sœur se mariait de la disponibilité de cette salle, à petit prix. Mon scénario fonctionna à merveille. En deux temps trois mouvements, la salle fut réservée pour le mariage.

J’ai quand même essayé de raisonner mon associé, mais sans succès. Avant que ça tourne au vinaigre, j’ai activé le plan B en faisant mine de capituler. Quand le propriétaire nous annonça au téléphone que la salle n’était plus disponible, j’ai fait comme si de rien n’était. J’avais atteint mon objectif tout en évitant le conflit, et j’en ai même profité pour mentionner que j’avais cédé à ses demandes et qu’un peu plus de flexibilité de sa part serait parfois apprécié. C’était culotté, je sais… mais trop tentant.

Et c’est vrai, la méthode est manipulatrice, voir machiavélique. Mais elle nous a évité la catastrophe. Ça a fait toute la différence. La fin justifie les moyens si celle-ci est honorable et sert le bien commun. Bénéfice collatéral… la mariée m’en doit toute une!

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