S’intégrer à la Subban

Photo: La presse canadienne

Le parcours de P.K. Subban avec le Canadien de Mont­réal ressemble étrangement à celui d’un nouvel arrivant au Québec.

Certes, en un an, P.K. Subban a marqué à vie le Québec. Il a paraphé le contrat le plus lucratif et le plus gros chèque offert à une œuvre de charité jamais signé par un athlète professionnel dans toute l’histoire du Québec.

Cela dit, le parcours du numéro 76 du Canadien n’a pas été un conte de fées. Comme tout nouvel arrivant, notre hockeyeur étoile a dû faire face à beaucoup d’adversité.

Je me rappelle de cette image de P.K. Subban le jour de son repêchage, à Columbus, en 2007. Il avait l’air d’un ovni au milieu des membres de la direction des Glorieux, surtout à côté de Bob Gainey.

C’est aussi le cas du nouvel arrivant après sa sélection. Il déborde tellement de joie qu’il ne se rend pas compte des appréhensions émises à son sujet par l’agent d’immigration qui lui a signé son Certificat de sélection du Québec.

Alors, quand P.K. Subban s’est joint à l’équipe, rapidement, on lui a collé le sobriquet «P.K. c’est P.K.». Autrement dit, un hyperactif atteint du trouble de déficit de l’attention. C’est souvent le cas du nouvel arrivant dans une société qui n’est pas préparée à l’accueillir. Au moindre faux pas, un préjugé risque de lui être collé à la peau.

Toutefois, face à l’adversité, au lieu de donner raison à ses détracteurs, P.K. a misé sur son talent, tout en s’appropriant la tradition du Canadien. C’est ce que doit faire un immigrant.

Si le nouvel arrivant au Québec apprivoise le fait français, la laïcité et l’égalité entre les femmes et les hommes, sa réussite ne tiendra alors qu’à son talent et sa capacité d’adapter sa personnalité aux exigences de la société d’accueil.

Justement, quand P.K. a été renvoyé au club-école du Canadien, les Bulldogs de Hamilton, il ne s’est pas lamenté sur son sort. Il a travaillé sans relâche pour s’imposer dans le grand club. Et même quand ses détracteurs trouvaient encore le moyen de le narguer, il a continué d’affoler les statistiques et d’exceller en séries – là où ça compte – pour décrocher le Norris, remis au meilleur défenseur de la LNH.

De même pour l’immigrant qui finit par prendre sa place: il doit démontrer continuellement sa valeur. Malheureusement, à trop vouloir plaire, certains nouveaux arrivants s’avilissent, alors qu’ils devraient rester eux-mêmes pour s’imposer par leurs forces, sans perdre leur âme.

C’est de la sorte que P.K. est devenu Subban, un Québécois fier de la tradition de son équipe, qui s’engage à parler la langue de la majorité et qui marche dans les pas de son modèle, le mythique Jean Béliveau.

P.K. Subban l’a démontré sans équivoque : devenir un Québécois à part entière ne l’a pas empêché d’être fier de ce qu’il est et de son origine.

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