Chelsea peut attendre
C’est fait! Les lettres ouvertes, les poèmes et les autres incantations, dignes d’un adolescent à sa première peine d’amour, ont finalement convaincu Didier Drogba de revenir jouer une dernière saison avec l’Impact.
Bon. Peut-être pas. Vous avez raison… Reste que la bonne nouvelle est entière: après un bras de fer légal digne d’un clásico David-Goliath, le club montréalais et la MLS ont réussi un tour de force historique dans la jeune histoire du circuit, en sortant de Stamford Bridge avec «les trois points», alors que les cotes ne donnaient pas cher de leur peau.
Le 14 janvier dernier, j’écrivais d’ailleurs ceci, alors que l’espoir de revoir Drogba avec la fleur de lys sur le cœur semblait renaître de ses cendres: «[…] l’issue [de la saga Drogba] fera très certainement jurisprudence, peu importe de quel côté penchera la balance, quant à la capacité de la [MLS] à tenir tête à un grand de la trempe de Chelsea.» Voilà donc qui risque de marquer un avant et un après dans le rapport de force MLS-Top 5 européen. Chapeau bas à MM. Saputo et Garber, ainsi qu’à tous les intervenants impliqués dans le dossier.
Certes, il reste à voir à quel moment Didier Drogba entamera sa saison 2016. Nous savons déjà que ce ne sera pas le 6 mars prochain, comme le reste de ses coéquipiers. Une source qui s’est avérée digne de confiance (la même qui me disait 24 heures avant l’annonce officielle que le numéro 11 rejoindrait ses coéquipiers en Floride une fois le camp entamé) me glissait à l’oreille en début de semaine que ce serait probablement en mai qu’il renouerait avec la compétition. Pas idéal, mais loin d’être dramatique.
Certains auront beau analyser les motivations de l’Ivoirien, entretenir des réserves quant à son proverbial «état d’esprit» et continuer de se lamenter en disant que «l’image de l’Impact et de la MLS a été ternie» à la suite de ce feuilleton (vous êtes sérieux?), je le répète: la bonne nouvelle est en-ti-ère.
Pour le reste, je vous conseille sincèrement de ne pas trop vous en faire. Le plus difficile était de convaincre l’éléphant, peu importe la manière, de revenir pour un dernier tour de piste. Maintenant que c’est chose faite, il le fera sous certaines conditions, mais il le fera d’abord et avant tout avec le seul «état d’esprit» qu’il a entretenu tout au long de sa carrière: celui d’un compétiteur comme pas un. Celui d’un vainqueur.
Avec la certitude de retrouver son matador devant, le onze montréalais se positionne encore parmi les écuries de pointe pour 2016. Qui sait? Quelque part en novembre ou en décembre, Drogba se surprendra peut-être à remercier Joey Saputo de lui avoir permis de boucler la boucle en beauté.
Parce que rien n’est plus triste qu’un chef-d’œuvre inachevé, n’est-ce pas Didier? Et que Chelsea… Bah… Chelsea peut attendre!