Irrégularités au MTQ: les acteurs de l’ombre

Quebec Transport Deputy Minister Dominique Savoie testifies at a legislature committee on Transport, Wednesday, May 18, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse Canadienne

Au-delà de leurs implications politiques, les récentes révélations de L’Actualité qui éclaboussent le ministère du Transport du Québec (MTQ) lèvent le voile sur des acteurs de l’ombre des allées du pouvoir: les hauts fonctionnaires.

En presque 10 ans, le Québec a été le théâtre de trois commissions d’enquête publiques sur les malversations, la corruption, la collusion et le financement politique occulte dans le carré de sable du monde de la construction.

Les séances télévisées en continu des commissions Gomery, Bastarache et Charbonneau nous ont fait découvrir les stratagèmes finement ficelés pour contourner les lois, mais aussi l’implication de certains personnages de l’ombre qui jouent avec l’argent public et influencent les décisions politiques sans aucun mandat populaire.

Après le cirque médiatique de ces commissions, il y a eu, çà et là, des maires mis hors circuit, quelques réputations entachées, mais aucun gros poisson n’a mordu la poussière.

Pourquoi? Parce que les faiseurs de lois, ceux qui depuis les coulisses, tels des marionnettistes, tirent les ficelles avec doigté, ne sont pas visibles. Parmi eux, il y a certains mandarins qui ne se sentent pas aussi stupides pour solliciter un mandat électoral. Que non! Ils sont convaincus d’être des enfants bénis des dieux, des privilégiés qui n’ont qu’à tendre la main pour rafler le pactole, ni vu, ni connu!

Parmi eux, certains gagnent plus que leurs chefs, les ministres, et parfois plus que le premier ministre. Par leurs fonctions, ils disposent ainsi de moyens financiers enviables au point de vivre sur le dos du contribuable grâce à leurs fameuses notes de frais. Ils se sentent tellement puissants au point de faire et de défaire des carrières politiques.

Une déclaration qui vaut mille preuves à ce sujet est celle de la sous-ministre du MTQ, Dominique Savoie, qui a ignoré les questions de son ministre Robert Poëti au sujet d’irrégularités qu’il avait découvertes pendant ses deux années à la barre de ce ministère.

Pourtant, alors que le Québec est à l’envers après les révélations de L’Actualité, dans son témoignage en commission parlementaire, cette première fonctionnaire du MTQ a eu le culot de minimiser les allégations pesantes sur son ministère. Dans sa grandeur, elle a même osé lancer à la face de nos élus qu’un sous-ministre n’a pas à recevoir d’«ordres» d’un ministre élu.

Si vous croyez encore que ceux qui nous gouvernent sont ceux-là mêmes que vous avez élus au suffrage universel, détrempez-vous, car dans la vraie vie, les allées du pouvoir sont jonchées de personnages qui, dans l’ombre, sévissent, manigancent, manipulent et intimident leurs subalternes, leurs collaborateurs et même leurs supérieurs pour arriver à leurs fins dans l’anonymat.

L’article de L’Actualité a braqué pour une rare fois sur l’un d’eux les projecteurs, mais leur parti clandestin y survivra!

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