L’art d’ici au cœur de l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau
La touche finale a été mise aux travaux de 350 M$ investis dans la nouvelle jetée de l’aérogare Montréal-Trudeau. Des œuvres d’artistes montréalais habillent désormais l’aire d’attente des départs internationaux. Différentes vitrines d’expositions des musées québécois sont aussi installées en permanence.
Les fresques, vitraux ainsi que les murales ont tous pour thème central la vie dans la métropole. Concrètes ou abstraites, parfois plus grandes que nature, les pièces transmettent toutes ce sentiment d’espace ressenti par les voyageurs en plein vol, question de leur donner l’impression de s’évader lorsqu’ils sont en transit.
«Quand on crée, il faut penser au lieu où sera exposée l’œuvre, raconte Alain Paiement, le photographe derrière YULFLY, une mosaïque composée d’une centaine de vues aérienne de Montréal. On doit savoir ce qu’on y fait, à qui on s’adresse et quelles sont les conditions de réception du spectateur.»
Fébrilité innovatrice
Tout au fond de l’îlot ouest de la jetée, une animation visuelle variant des tons de jaune au vert bleuté intense, tel un immense cocon émergeant de la noirceur, est signée Manon de Pauw. Incubateur se veut la représentation de l’âme créatrice féconde de Montréal.
«Je dois avouer avoir choisi une approche contre-intuitive, dans le sens où je ne voulais pas illustrer la ville de façon littérale. Je suis allée complètement dans l’abstrait, avec une symbolique au niveau de la vitalité. Je voulais créer une impression d’intimité dans cette aire d’attente », explique l’artiste, presqu’au même rythme que les pulsations qui animent son œuvre qui contraste avec l’espace blanc et lumineux de la jetée.
Éclats de verre
En levant les yeux, on observe les pièces d’un vitrail décomposé du projet interactif d’Atomic3. C’est la nuit que Nuée de verre est à son meilleur, alors que les éclairages donnent vie à l’oeuvre.
« On voulait rendre l’espace plus ludique, plus vivante. Des détecteurs de mouvement sont placés un peu partout autour de notre création, et les jeux de lumières se font plus rapides ou plus lents, selon la quantité de gens qui se trouvent sur place», souligne Louis-Xavier Gagnon-Lebrun, un des trois membres du groupe.
Cœur d’enfant
De petits bonshommes espiègles, tout droit sortis de l’imaginaire du bédéiste québécois Tristan Demers envahissent l’espace jeunesse, réservé aux 6-12 ans.
«Ces bébés aux couches surdimensionnées ont été laissés à eux-mêmes par l’éducatrice de la garderie, raconte le «père» de Gargouille, le personnage de bande dessinée qui a aujourd’hui plus de 30 ans. «Imaginez tout le “trouble” qu’ils peuvent faire, ces petits!» s’exclame M. Demers, en présentant ses Minimaniacs, incluant le pilote d’avion, le douanier et le contrôleur aérien, dessinés spécifiquement pour l’aéroport.
Pour les passagers qui en demanderaient plus, un long corridor rempli de vitrines se trouve derrière la zone pour enfants. Composées d’œuvres offertes par les musées Pointe-à-Callière et McCord ainsi que le Musée d’art contemporain et le Musée des Beaux-Arts, ces installations ont toutes un lien étroit avec l’histoire et la vie à Montréal.