Des Canadiennes convergent vers Washington
Lorsque Linda Hill prendra la route de Washington, vendredi soir, pour se joindre à une manifestation imposante pour les droits des femmes, il y aura des visages familiers dans l’autocar — incluant celui de sa fille.
Linda Hill, âgée de 56 ans, enseignante universitaire à Windsor, en Ontario, a dit avoir appris à sa fille à croire que les femmes peuvent accomplir ce qu’elles veulent. Elle estime que le rassemblement de samedi — au lendemain de l’assermentation de Donald Trump — est une occasion de joindre le geste à la parole.
Le fait qu’elle puisse partager un tel moment historique avec sa fille et des amis rend l’expérience encore plus extraordinaire, a-t-elle affirmé. Au moins deux autres duos mère et fille seront à bord de l’autocar en partance de Windsor.
«Je crois que les souvenirs de vivre cet événement immense ensemble, de participer et de soutenir d’autres personnes et de faire tout ce qui est en notre possible resteront gravés dans notre mémoire», a-t-elle déclaré.
Des centaines de Canadiennes traverseront la frontière dans au moins dix autocars, qui prendront la route dans la nuit pour l’événement intitulé «Marche des femmes» («Women’s March») à Washington. On ignore combien d’autres femmes au pays ont prévu s’y rendre par leurs propres moyens. Les organisateurs à Washington disaient s’attendre à la participation d’environ 200 000 personnes à la marche dans la capitale.
Des marches sont aussi organisées en solidarité dans plusieurs villes à travers le Canada et les États-Unis, incluant Montréal, Toronto, Vancouver et Winnipeg. Des milliers de personnes ont indiqué avoir l’intention de participer à ces événements.
Les organisateurs à Washington ont affirmé que la marche visait avant tout à défendre les droits des femmes plutôt que de s’opposer à M. Trump, mais plusieurs personnes prévoyant s’y rendre disaient être motivées par les déclarations controversées du président désigné durant la campagne.
Lacy Carty, 29 ans, a confié que les commentaires de M. Trump sur les femmes et les immigrants la touchaient particulièrement. Mme Carty est partie de la Jamaïque pour s’installer au Canada en 2003 et plusieurs membres de sa famille, dont sa mère, vivent aux États-Unis.
En participant à la marche historique et en soutenant le mouvement plus large, les Canadiennes peuvent aider à changer les choses, a-t-elle fait valoir.
«Je crois que cela enverra le message que nous n’avons pas peur, que nous nous affirmons pour quelque chose de vraiment important à nos yeux. Et pour nous, d’être là au premier jour (de l’administration Trump), cela en dit beaucoup», a soutenu Mme Carty.
La fille de Linda Hill, Anne Rudzinski, estime que l’élection présidentielle américaine a alimenté les discussions sur la culture du viol et la nature du harcèlement sexuel et des agressions.
La jeune femme de 25 ans, qui organise des ateliers sur le rôle des témoins dans les violences sexuelles à l’Université de Windsor, a souligné l’importance de combattre tout message qui nie ou minimise les agressions sexuelles.