Le président du Centre culturel islamique de Québec consterné
Le président du Centre culturel islamique de Québec, Mohamed Yangui, est sans mot devant l’horreur de la fusillade qui a éclaté à la mosquée.
«Une personne qui sort de chez elle pour la prière et qui retourne morte chez elle… Qu’est-ce qu’on peut dire. Je ne trouve pas les mots pour décrire cette situation dans un pays comme le nôtre; à Québec.»
La voix nouée d’émotion, Mohamed Yangui, raconte avoir été informé de la fusillade au Centre culturel islamique de Québec, une mosquée située dans le secteur de la route de l’Église à Sainte-Foy, par un des administrateurs.
Impossible pour lui de savoir combien de personne sont mortes sous les balles. À l’heure où les informations arrivent au compte-goutte et relèvent davantage de la rumeur, le président du Centre islamique n’a en revanche aucune hésitation qu’il y aura des gens qu’il connait parmi les victimes. «Déjà j’ai entendu trois noms de personnes que je côtoie à tous les jours, je connais leurs familles, je les connais très bien.»
M. Yangui n’aurait jamais imaginé pire cauchemar: «Impossible. À Québec, qu’on ait une fusillade avec tout ce monde blessé et mort, dans un lieu de culte – qu’il soit musulman ou juif – dans un lieu de culte… Pourquoi….», laisse-t-il tomber.
Le drame vient ébranler le sentiment de sécurité de la communauté musulmane de Québec, croit le président du Centre, selon qui les relations étaient pourtant bonnes avec le voisinage. « On est choqués, on ne se sent pas en sécurité. Moi je pense à une femme voilée, je ne sais pas comment elle va se sentir en sécurité». « Ça ne reflète pas la communauté québécoise, on le sait très bien, poursuit-il. Un geste isolé comme ça… c’est quoi le message que vous voulez passer à la communauté musulmane québécoise ici?», interpelle-t-il.
La communauté musulmane est soudée, conclut le président du Centre culturel islamique dont la certitude que la communauté demeurera solidaire demeure inébranlable. «On aime rester soudé et consoler les personnes».