La mairesse rencontre les commerçants de la rue de Charleroi
La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, a arpenté la rue de Charleroi afin de rencontrer les commerçants de cette artère où plus d’un local commercial sur quatre est vacant. Manque de visibilité et règlementation trop contraignante, les gens d’affaires ne se sont pas fait prier pour exprimer leurs doléances.
Accompagnée par Sylvia Lo Bianco, conseillère de Ville, et Lucia Dilena, présidente de l’association des commerçants de la rue de Charleroi, la mairesse Black a entrepris lundi une tournée de porte-à-porte auprès des commerces de ce secteur qui a perdu de son lustre économique.
«Aujourd’hui, nous venons pour prendre toutes les idées de tout le monde et envoyer le message que l’arrondissement s’intéresse à la rue de Charleroi», annonce la mairesse en entrant dans les établissements.
Contexte difficile
La vitalité économique du secteur semble battre de l’aile, selon une étude de marché réalisée par la firme Zins Beauchesne à la demande de l’association des commerçants de la rue de Charleroi. Le document, rendu publique en février, indique que 21 places d’affaires sont vacantes sur les 83 recensées entre la rue Garon et l’avenue Salk. Une réalité que certains commerçants ont tenu à rappeler à la mairesse Black.
«C’est vraiment mort. Ça ne bouge pas assez dans la rue», déplore Catusca, qui travaille au salon de coiffure RD Révolution Cosmétique.
Des difficultés à s’établir
Généralement surpris de rencontrer la mairesse d’arrondissement, plusieurs marchands n’ont pas hésité à énoncer leurs doléances.
«Ça fait dur la rue de Charleroi. Quand j’étais petit, il y avait du monde sur la rue. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun panneau, on doit chercher où sont les établissements», remarque Richard Boucher, employé du garage Fix Auto.
Le manque de visibilité est le principal problème mis en évidence par les propriétaires de commerces rencontrés pendant ce porte-à-porte.
«Le règlement sur la rue de Charleroi est trop lourd. C’est difficile pour ceux qui veulent se partir en affaire. Nous, nous sommes là depuis 60 ans, nous n’avons pas ce problème. Mais les nouvelles entreprises se découragent», remarque Yvon Messier, de Pièces d’autos Messier.
Un Plan d’implantation et d’intégration architectural (PIIA) obligeait en effet les nouveaux commerçants à présenter leur projet d’enseigne devant le comité consultatif d’urbanisme. Ce processus prenait au minimum 2 mois et pouvait mener à un refus et obliger le commerçant à refaire ses démarches. Ce qui a fait naître de nombreuses inquiétudes. L’arrondissement a toutefois décidé d’abroger ce PIIA en septembre 2016. Aujourd’hui, seul le règlement de zonage s’applique.
Le manque de publicité préoccupe également les commerçants. «Il commence à y avoir un peu de publicité sur la rue… Personnellement je poste beaucoup de choses sur Facebook, mais il en faut plus» explique Lucila Pino, du Café Pino.
«Il faut que des grosses enseignes viennent ici pour attirer les gens. Et puis nous avons besoin de créer des évènements pour rassembler les commerçants de la rue, le plus possible», précise Samantha Rousseau,l’une des propriétaires de la serrurerie A. Brisson inc.
De leur côté, la mairesse et la conseillère de ville disent repartir avec plusieurs propositions des commerçants. D’ailleurs, la majorité des commerçants ont salué l’initiative de la mairesse.