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La valise ou le cercueil pour les chrétiens syriens?

Photo: AP

Une fin de partie semble se jouer à Damas, et les chrétiens de Syrie craignent pour leur survie si le régime de Bachar el-Assad devait tomber, comme en sont désormais persuadées les chancelleries occidentales.

Ils ont assisté à l’exode de leurs «frères» et «sœurs» d’Irak fuyant les assassinats et les enlèvements au lendemain de la chute de Saddam Hussein et sont convaincus que c’est ce qui les attend lorsque l’heure sonnera pour el-Assad (le lion en arabe).

Les deux millions de chrétiens syriens n’appuient pas tous le dictateur, loin de là. Georges Sabra n’est-il pas le porte-parole du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition? Par contre, le ministre de la Défense, Daoud Rajha, assassiné la semaine dernière, était un chrétien.

C’est surtout la hiérarchie ecclésiastique qui s’est rangée du côté de la famille Assad au pouvoir depuis 42 ans, en échange de la protection des chrétiens toujours craintifs dans un monde majoritairement musulman.

Elle prie pour que Moscou continue d’opposer son veto au Conseil de sécurité aux résolutions occidentales menaçant Damas de sanctions. Elle n’a pas à s’inquiéter : la Russie, comme au XIXe siècle, se veut la puissance garante des 20 millions de chrétiens du Moyen-Orient.

Dans l’ensemble, ils crai­gnent les «printemps arabes». Ils seraient les premiers à réclamer la chute des dictatures, mais ce qu’ils voient autour d’eux ne les rassure guère.

En Égypte, où vivent 10 mil­lions de Coptes, le nouveau président Mohammed Morsi aurait déclaré pendant la campagne électorale qu’il voulait «parvenir à la conquête islamique de l’Égypte pour la deuxième fois, et faire convertir tous les chrétiens à l’islam, ou bien leur faire payer la jizya (taxe islamique)» (Washington Times, 30 mai).

Le fait qu’un certain nombre d’insurgés sont des salafistes (sunnites revendiquant le retour à l’islam du VIIe siècle) financés par l’Arabie saoudite et le Qatar inquiète les chrétiens syriens. Ils estiment, à tort ou à raison, n’avoir pas d’autre choix que celui-ci : la valise ou le cercueil.

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