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Jagmeet Singh critiqué de l'intérieur

NDP leader Jagmeet Singh speaks with media following caucus Wednesday November 29, 2017 in Ottawa. Singh says his party is ready and willing to fight to eliminate what he believes has become one of the most pressing issues in Canada: income inequality. THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld Photo: THE CANADIAN PRESS
Mylène Crête et Lina Dib, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a fait face à sa première critique publique, trois mois après son élection à la tête de la formation, alors que débutait mercredi la réunion de son caucus à Ottawa.

Et l’attaque est venue de tout près.

Le député Charlie Angus a publié vendredi soir sur Twitter un commentaire contre la nouvelle direction que prend le NPD sous la gouverne de M. Singh. «Lorsqu’un parti croit que de meilleurs trucs d’Instagram ou de la planification de gala sont le chemin du succès, nous perdons le contact», a-t-il écrit en ajoutant que le mouvement néo-démocrate repose sur «la construction de sa base».

Quelques jours auparavant, M. Singh avait documenté sa demande en mariage à Gurkiran Kaur, sa nouvelle fiancée, sur Instagram.

Charlie Angus a effacé son gazouillis peu de temps après l’avoir publié. Mercredi, il a expliqué qu’il s’est ravisé parce qu’il n’aurait pas dû s’en prendre à une équipe toute neuve, qui ne fait que commencer son travail.

Il a toutefois insisté sur le besoin pour le NPD de ne pas trop miser sur les réseaux sociaux.

«Nous attirons beaucoup de jeunes gens intelligents qui aiment les médias sociaux, mais les médias sociaux ne sont qu’une petite partie (du travail), a-t-il expliqué. La réalité, c’est que nous parlons pour des gens qui n’ont pas de voix, qui ne font pas partie de la bulle qu’est Ottawa et je veux vraiment que nous maintenions cet équilibre.»

Il semble que le départ récent de Michele Girash, une organisatrice néo-démocrate qui travaillait pour le caucus des députés, est à l’origine du mécontentement de M. Angus. Mme Girash avait dirigé la campagne du député lors de la course à la direction où il a affronté M. Singh.

Pendant que Charlie Angus tentait d’expliquer sa sortie sur Twitter et son recul, son chef faisait son entrée à la réunion de caucus, précédé par son propre caméraman.

Le jeune hipster — arborant la tuque, la barbe et les lunettes de sa génération — documentait chaque pas et chaque geste du leader. Puis, celui qui alimente ses réseaux sociaux en utilisant même sa demande en mariage, a fait face aux médias traditionnels, le temps d’un court point de presse.

Invité à dire s’il recevait la sortie de son député comme une critique, il a commencé par dire «non». «C’est très important d’avoir une connexion avec le peuple. On sait que tout le monde utilise les médias sociaux. (…) Donc, c’est un outil très nécessaire pour connecter et pour envoyer un message», a ajouté M. Singh avant que son équipe ne l’extirpe de l’exercice.

À la défense de la stratégie du nouveau chef

«Notre base est aussi sur les médias sociaux», a fait valoir le député Alexandre Boulerice aux côtés de Charlie Angus, quelques heures plus tard.

«Il faut utiliser les médias dits traditionnels, il faut utiliser les médias nouveaux, les médias sociaux aussi où une bonne partie des (…) 18-34 ans sont. Je pense qu’il faut être capable de faire les deux, puis on a tout à fait les capacités organisationnelles de faire les deux et Jagmeet excelle dans les deux également», a-t-il ajouté.

Puis, ça a été le tour d’un autre ténor du caucus de défendre le nouveau chef et sa stratégie.

«C’est un des aspects les plus excitants de Jagmeet, cette capacité qu’il a d’amener de nouvelles voix et de nouvelles idées», a louangé Nathan Cullen. Quant à l’opinion de son collègue Angus, «les critiques (…) sont bienvenues». Mais la manière, n’était «probablement pas» bien choisie.

M. Cullen s’est dit inspiré par la nouvelle équipe «dynamique, jeune, excitante et de diverses origines», ainsi que par la stratégie.

Le caucus a eu droit, en après-midi mercredi, à une présentation sur les nouveaux outils numériques pour aller à la rencontre des électeurs. Le député Cullen est convaincu que son parti traîne de l’arrière dans ce domaine mais, «en 2018, le NPD va rattraper son retard».

Et le parti a plusieurs retards à rattraper.

Les néo-démocrates ont attendu en vain une augmentation des intentions de vote après l’arrivée du nouveau chef, l’automne dernier. L’élection complémentaire dans Lac-Saint-Jean a vu la candidate néo-démocrate se retrouver au quatrième rang. Cette semaine, le mauvais temps a forcé le parti à annuler la réunion de son caucus à Saguenay pour la reporter à Ottawa. Le parti a ainsi raté, malgré lui, une occasion de se faire voir alors qu’approche une autre élection partielle, celle de Chicoutimi-Le Fjord.

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