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Des dossards pour dénoncer les agressions

Italy's Sofia Goggi sports a bib where on the bottom in capital letters writing reads" Stop violence against women and girls" following an alpine ski women's World Cup downhill, in Cortina D'Ampezzo, Italy, Jan. 19, 2018. The bib campaign against sexual abuse prompted some serious reflection from the most successful athletes on the U.S. Ski Team. (AP Photo/Alessandro Trovati) Photo: AP

CORTINA D’AMPEZZO, Italie — Le message en lettres rouges majuscules — METTEZ FIN À LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES ET LES FILLES — était imprimé au bas des dossards des skieuses pour la descente de Coupe du monde de Cortina d’Ampezzo.

Le message était écrit si petit que plusieurs skieuses ont mis du temps à le voir.

Dans les heures et jours qui ont suivi, aussi en raison du procès de l’ex-médecin de l’équipe américaine de gymnastique Larry Nassar, la campagne lancée par les organisateurs de l’épreuve italienne a entraîné de sérieuses réflexions de la part des athlètes de l’équipe américaine de ski.

«C’est le moment pour les femmes de se tenir debout et il s’agit d’une occasion pour nous de changer notre système et la façon dont les femmes sont traitées dans le monde, pas seulement dans nos environnements de travail», a déclaré Lindsey Vonn, la meilleure skieuse de tous les temps avec 79 victoires en Coupe du monde.

«Heureusement, je n’ai jamais vécu une situation du genre dans le monde du ski, a ajouté Vonn, en parlant du cas Nassar. C’est particulièrement choquant et j’espère que nous pouvons unir nos forces et améliorer les choses.»

Julia Mancuso, qui a annoncé sa retraite il y a deux semaines à Cortina après près de 20 ans au sein de l’équipe nationale, a indiqué que tout comme Vonn, elle n’avait jamais été témoin de geste répréhensible.

«Rien dont je ne sois au courant. Et je serais surprise s’il y avait un incident qui n’avait pas été divulgué, car je crois que c’est le meilleur moment pour le faire», a-t-elle dit à l’Associated Press.

Pas qu’il n’y ait jamais eu d’agression sexuelle dans le ski alpin par contre.

Bertrand Charest, un ex-entraîneur au sein de l’équipe canadienne de développement, a été trouvé coupable de 37 chefs d’accusation concernant des agressions sexuelles sur de jeunes athlètes, parfois des mineures. Il a été condamné à 12 ans de prison en décembre. Ses crimes ont été commis il y a plus de 20 ans.

En Autriche, Nicola Werdenigg, qui a pris part aux Jeux d’hiver de 1976, a déclaré au Der Standard, en novembre, qu’elle avait été agressée sexuellement à l’âge de 16 ans par un coéquipier mâle, en plus de faire allusion à d’autres incidents similaires. La puissante Fédération autrichienne de ski a indiqué qu’elle ne pouvait toutefois pas ouvrir une enquête tant que Werdenigg — qui portait toujours son nom de naissance, Spiess, à l’époque — ne donne pas de nom ou plus de détails.

«C’est une bonne chose qu’il y a maintenant des discussions franches et que les femmes se sentent à l’aise de dénoncer», a déclaré la Liechtensteinoise Tina Weirather.

La campagne sur les dossards de l’épreuve de Cortina d’Ampezzo est l’oeuvre d’une association de femmes italiennes, D.i.Re, un acronyme qui signifie «Femmes unies contre la violence».

«C’est une bonne chose de sensibiliser les gens et de skier avec ce message sur notre dossard», a dit Mancuso.

Bien que le nombre de courses et les bourses n’aient jamais été objet de litige depuis la création de la Coupe du monde en 1966, le circuit féminin est dominé par les entraîneurs masculins, ce qui mène parfois à des problèmes de communications.

«J’ai toujours dit ce que je pensais et ça m’a toujours dérangé quand je ne me sentais pas écoutée, a admis Mancuso. Surtout quand vous êtes une jeune fille et que vous pratiquez un sport où vous devez livrer bataille aux meilleures au monde et gagner.

«Puis, quand vous dites: ‘Voici comment je ferais les choses’, personne ne vous écoute parce que vous êtes une fille, ajoute Mancuso, l’Américaine la plus décorée avec neuf médailles des Jeux olympiques ou des Championnats du monde. Ça doit changer. Il doit y avoir plus de respect à l’endroit des jeunes athlètes. Tout ce que ça prend, c’est davantage d’écoute.»

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