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D'où viendra l'emploi en 2011?

Durant les années 1990, on croyait que les nouvelles technologies deviendraient le moteur principal de la création d’emploi. Or, c’est le secteur des ressources naturelles qui promet de créer de l’emploi en 2011.

L’économie du Québec a longtemps été caractérisée par l’exploitation des ressources naturelles, particulièrement par la foresterie, les mines et la production d’énergie.  Ces secteurs d’activité ont cependant cessé d’être à la mode durant les années 1990. On leur préférait alors l’informatique, la pharmaceutique et les autres industries du savoir. Au cours de la dernière décennie pourtant, l’exploitation des ressources naturelles a repris sa place dans l’actualité économique. Un petit bilan de l’année 2010 permet de constater l’importance qu’elle a retrouvée.

Jamais depuis l’époque du gouvernement Lesage n’a-t-on autant discuté de développement énergétique. D’abord, une douzaine de projets de parcs éoliens sont en ce moment en cours, alors qu’on se prépare à multiplier par 5, d’ici 2015, la production électrique éolienne, qui passera de 600 à 3 440 mégawatts par an. Ensuite, Pétrolia et Junex s’apprêtent à mettre en production plusieurs puits de pétrole près de Gaspé. Pétrolia pourrait produire 20 000 barils de pétrole léger par jour d’ici 2014, c’est-à-dire environ 5 % des besoins du Québec.

Finalement, d’après les experts, le bassin du Saint-Laurent contiendrait de 5 à 25 trillions de pieds cubes de gaz de schiste, soit environ 10 % à 30 % des réserves canadiennes. L’emploi dans le secteur de la production d’énergie semble donc promis à une augmentation rapide. Une fois démarrée, l’extraction du gaz de schiste créera à elle seule 15 000 nouveaux emplois par an, selon l’industrie.

Quant au secteur des mines, il montre un nouveau dynamisme. En plus des minerais métalliques traditionnels, comme l’or, le fer et le cuivre, l’industrie s’intéresse à exploiter l’uranium et les terres rares, nécessaires pour le matériel électronique. Elle prévoit recruter 5 600 travailleurs d’ici cinq ans, principalement dans le Nord du Québec, la Côte Nord et l’Abitibi-Témiscamingue.

Même le secteur de la foresterie, qui a vécu tant de difficultés depuis la crise du bois d’ouvre, discute de retour à la rentabilité et de besoin éventuel d’embauche. Depuis cinq ans, l’industrie canadienne a plus que triplé ses exportations de bois vers la Chine. Elles sont passées de 109 M$ en 2005 à 385 M$ en 2009. La croissance démographique mondiale ouvre d’autres marchés à ce secteur, et on s’inquiète à l’idée que la main-d’ouvre nécessaire pour saisir ces occasions ne soit pas disponible.

Le marché de l’emploi québécois revient donc à ses anciennes amours, les ressources naturelles. De nouvelles formations apparaissent pour répondre aux besoins, par exemple la technique en entretien d’éolienne au Cégep de la Gaspésie et la technique minérale pour l’exploitation du gaz au Cégep de Thetford-Mines.  Au niveau professionnel, diverses formations verront leurs perspectives augmenter, dont la soudure, l’électricité et l’opération de machinerie lourde, ainsi que celles qui conduisent à un métier lié à l’exploitation des ressources.

Plus ça change, plus c’est pareil !

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