Après moi, le déluge…
Comme ça, le député de Laval-des-Rapides, Léo Bureau-Blouin, a trouvé des tiroirs vides en prenant possession de son bureau. Tadaaam! Plus la moindre trace des dossiers de citoyens accumulés au fil du temps par son prédécesseur, Alain Paquet, un homme qui avait pourtant été payé à même nos taxes pendant plus de neuf ans et en qui le gouvernement libéral avait suffisamment confiance pour lui confier le poste de ministre délégué aux Finances en fin de mandat. De toute beauté. On va se retenir, dans ces pages, pour ne pas qualifier ce genre de pratique répugnante et honteuse. Pratique qui semble néanmoins répandue et acceptée dans les milieux politiques. Parce qu’il ne s’agit pas là d’un précédent, au contraire. Et cette initiative, aussi inacceptable soit-elle, n’est pas un simple croc en jambe que se font les députés qui représentent des formations adverses.
La même chose était arrivée à Jean Doré le jour où il avait débarqué à la mairie de Montréal en 1986. Des quelque 200 tiroirs de classeurs se trouvant dans le bureau précédemment occupé par Jean Drapeau, un seul était rempli… de vieilles cartes de Noël. Le reste, zou, tout parti. Envolé avec le roi déchu et déçu. Un légendaire politicien qui, tout au long de sa carrière, avait été obsédé par ce qui ne se faisait pas et ce qui devait se faire. À sa manière, bien entendu…
Ça me donne envie de faire une suggestion. Pourrait-on mettre en réserve 2 % du salaire de base de chaque élu – ce qui donnerait au provincial une somme de 1 725 $ par année de service – et instaurer un système de remboursement basé sur la bonne conduite? À la fin du mandat du député, on lui redonne la totalité de la somme ainsi gardée en réserve seulement si tous les dossiers ont été transférés à la nouvelle équipe. C’est fou, j’ai comme l’impression que les fichiers passeraient au suivant vite vite…
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Mauvaise semaine pour le monde de la publicité. Premièrement, avec la tétée vachement glamour de Mahée Paiement. Et surtout avec le message de Familiprix jugé homophobe par les organismes Gai Écoute et le Conseil québécois des gais et lesbiennes. Cette pub est-elle vraiment homophobe? Je ne saurais dire, mon analyse ne s’est même pas rendue jusque-là. En fait, je l’ai trouvée tellement mauvaise et épaisse qu’elle m’a complètement enlevé le goût d’aller magasiner là. Et on félicite vivement les «idéateurs» du chef-d’œuvre.
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On m’a raconté que le début de la saison théâtrale était difficile pour plusieurs compagnies ayant pignon sur rue à Montréal. Plus clairement dit, on a de la misère à vendre des billets dans la plupart des salles. Ça ne m’étonne guère. Avec les étés ultra animés (et souvent gratisse…) qui caractérisent Montréal, la rentrée de septembre semble désormais servir à recharger les batteries des épris de culture. Devrions-nous repousser la grande rentrée à octobre? La question se pose. Cela étant dit, il y a plusieurs excellentes pièces à voir présentement. Je pointe particulièrement la reprise de Tout ça m’assassine (à la 5e salle de la PDA jusqu’au 20 octobre), Ce moment-là (jusqu’au 10 novembre à La Licorne) et l’étonnante relecture que Denis Marleau fait du classique Les femmes savantes de Molière (au TNM jusqu’au 27 octobre). Sans oublier Therèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges (chez Duceppe jusqu’au 20 octobre). Satisfaction garantie. Et des sièges sont disponibles partout.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.