Les ateliers d’écriture pour la place de l’Espoir ont commencé
Depuis mardi 24 juillet et jusqu’au 15 septembre, quatre auteurs vont accompagner les citoyens de Montréal-Nord dans l’écriture de témoignages ou la réalisation de dessins à introduire dans la capsule temporelle qui sera intégrée à la place de l’Espoir.
Ces ateliers gratuits sont proposés dans les bibliothèques Henri-Bourassa et de la Maison culturelle et communautaire. À raison de quatre sessions de deux heures par semaine (deux dans chacun des lieux), 32 créneaux horaires sont proposés pour participer à cette démarche collective.
L’objectif est d’accompagner les citoyens qui souhaitent partager leur ressenti ou leurs souvenirs liés à la mort de Fredy Villanueva et aux émeutes survenues à la suite de ce drame et de les aider à les exprimer en mots ou en image. Ces témoignages écrits ou dessinés seront ensuite mis dans une capsule temporelle qui sera intégrée à la place de l’Espoir, dont l’inauguration est prévue le 21 septembre prochain dans le parc Henri-Bourassa.
«On veut donner un coup de main à ceux qui veulent participer, mais qui ont peut-être besoin d’aide pour écrire. C’est un sujet extrêmement sensible, il y a des opinions contradictoires, c’est dur d’arriver à un consensus, mais c’est important que chacun puisse s’exprimer», estime Juliana Léveillé-Trudel, qui est parmi les auteurs retenus par l’arrondissement pour ce projet. Le comédien nord-montréalais Ahmad Hamdan, l’écrivaine d’origine haïtienne Marie-Célie Agnant et la romancière et artiste Julie Hétu sont les autres accompagnateurs engagés dans cette démarche.
Les témoignages qui seront ajoutés à la capsule temporelle seront ressortis en 2065 pour célébrer les 150 ans de l’anniversaire de Montréal-Nord.
Écrire pour guérir
Animatrice d’ateliers d’écriture à Montréal-Nord depuis deux ans, Mme Léveillé-Trudel connaît bien les réalités de ce quartier. Elle est persuadée que le fait d’écrire ces souvenirs peut aider à faire face à ces événements qui ont marqué l’histoire de l’arrondissement.
«C’est très thérapeutique. Je l’ai vu dans tous les ateliers que j’ai faits. Cela a des vertus, ce qui est le cas de toutes les formes d’expression, mais ce qui est bien avec l’écriture, c’est que c’est accessible à tous et c’est moins intimidant que de parler», détaille-t-elle.
L’arrondissement de Montréal-Nord espère aussi que cette démarche d’accompagnement qualifiée de «main tendue» aidera à la réconciliation malgré les tensions qui persistent au sein de la communauté. L’administration promet une liberté d’expression pour les participants et il est possible de contribuer anonymement à cette démarche.
Par ailleurs, les ateliers d’écriture ne sont pas obligatoires pour laisser un témoignage dans la capsule, il est aussi possible de réaliser et déposer votre œuvre directement à la mairie de Montréal-Nord ou dans les deux bibliothèques.
Pour connaître les heures et journées des ateliers d’écriture, rendez-vous sur le site de l’arrondissement de Montréal-Nord.
Un papier spécial Puisque la capsule temporelle sera rouverte en 2065, l’arrondissement a prévu un papier spécial qui résiste à l’épreuve du temps. Ce papier à faible taux d’acidité se dégrade moins vite et permettra de préserver les témoignages des citoyens. |