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Legault n'est pas nationaliste, dit Couillard

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

ILES-DE-LA-MADELEINE, Qc — Le chef libéral Philippe Couillard doute que son principal adversaire, François Legault, soit vraiment nationaliste, contrairement à lui.

M. Couillard, qui a longtemps accusé le chef caquiste d’être un souverainiste caché, a tenu ces propos, samedi, devant des militants de la circonscription de Louis-Hébert.

Il les a ensuite répétés lors d’un arrêt dans un vignoble de Bellechasse, puis au local électoral de son candidat dans Montmagny.

«Quand on dit qu’on est nationaliste, et qu’on ne parle pas de la culture québécoise, vous ne trouvez pas qu’il y a un problème vous?» a-t-il commencé.

«Quand on ne défend pas la gestion de l’offre avec force, très tardivement et bien mollement, quand on ne parle pas de l’accaparement des terres pour nos agriculteurs, quand on n’est pas prêt à soutenir notre monde, (…) on ne peut pas se dire nationaliste», a-t-il martelé.

Philippe Couillard joue ainsi la carte nationaliste à deux jours du scrutin, alors que la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault est légèrement en avance dans les sondages.

Le plus récent coup de sonde Léger/Le Journal de Montréal suggère que la CAQ récolte 32 pour cent des intentions de vote, contre 30 pour cent pour les libéraux.

La CAQ aurait l’appui de 37 pour cent des francophones, alors que le PLQ terminerait bon dernier dans cette catégorie.

Samedi, M. Couillard a dénoncé les «silences» de son rival dans plusieurs dossiers, tout en se proclamant lui-même nationaliste. «Comme tous les Québécois, on tient à notre Québec, on veut qu’il grandisse, qu’il soit encore plus fort, mais à l’intérieur du Canada», a-t-il déclaré.

Il a toutefois commis un lapsus devant les militants. François Legault «qui est à la veille… qui dit qu’il veut devenir premier ministre, personne ne soutient ses politiques», a-t-il dit.

«Ne faites pas de surlecture de lapsus, a-t-il prévenu les journalistes. J’ai simplement dit que lui pense qu’il est à la veille d’être premier ministre. Mais ça n’arrivera pas.»

Philippe Couillard a vanté sa politique culturelle, dotée d’une enveloppe de 600 millions $, ainsi que sa décision de renforcer la loi 101 pour l’affichage des marques de commerce. «On est le seul parti qui l’a fait au cours des dernières années.»

Il a souligné que la CAQ ne présente aucune politique culturelle dans son programme — même si cette dernière assure vouloir augmenter l’enveloppe réservée aux sorties culturelles à l’école — et a rappelé l’absence de François Legault à la conférence de presse du front commun pour la gestion de l’offre, le 31 août dernier.

Ce jour-là, le chef caquiste était le seul des leaders à ne pas se trouver au siège de l’Union des producteurs agricoles (UPA) à Longueil, car sa caravane était à 450 kilomètres de là, à Saguenay. Il avait alors nié avoir été surclassé par l’équipe libérale sur le plan stratégique.

De Québec aux Îles-de-la-Madeleine

Chez les libéraux, on accélère la cadence. Philippe Couillard multiplie les arrêts à vitesse grand V dans l’est du Québec. Sa caravane a quitté Québec en matinée samedi, pour s’arrêter en fin de journée aux Îles-de-la-Madeleine. Elle poursuivra sa route en Gaspésie dimanche, avant de se diriger vers Saint-Félicien, où le chef passera la soirée électorale.

Il s’agissait d’un deuxième arrêt pour M. Couillard aux Îles-de-la-Madeleine. Il s’y était rendu une première fois en début de campagne, où il avait promis d’être le premier ministre des régions.

Samedi soir, devant une salle bondée et chargée à bloc, qui donnait parfois l’impression d’une fête de famille, il a précisé vouloir déménager les employés du secteur de la mariculture aux Îles.

«Je vais mourir s’il ne passe pas», confiait une militante de Québec à une consoeur, samedi matin. «Il va passer», lui a-t-elle répondu, en intensifiant ses propres applaudissements, alors que M. Couillard s’apprêtait à prendre la parole.

Le message répété en cette fin de campagne: «Allez voter!» Le chef libéral ne s’en cache pas; la lutte sera «très serrée» et chaque vote compte.

«Mes chers amis, parlez à plus de gens possibles, amenez-les voter», a-t-il insisté, à maintes reprises samedi.

«Nous, on est du bon côté de l’Histoire», a-t-il également lancé devant ses militants et bénévoles.

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