Couillard se battra jusqu'à la dernière minute
ROBERVAL, Qc — L’heure n’était pas au bilan, dimanche, dans le camp libéral. Philippe Couillard a plutôt profité du dernier jour de campagne pour renouveler ses attaques à l’endroit du chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.
Il a aussi dû se défendre de faire preuve de mollesse dans le dossier de la renégociation de l’ALÉNA, après que le Globe and Mail eut affirmé que le gouvernement fédéral s’apprêtait à larguer des pans de la gestion de l’offre.
La campagne aura donc été mouvementée jusqu’à la fin. Dimanche, en plus d’essuyer les critiques venant de tous les camps, le chef libéral est vite passé en mode offensif.
Dès sa première intervention de la journée, à Grande-Rivière, en Gaspésie, il a accusé son rival caquiste d’être encore «tout mêlé» dans les dossiers d’immigration, et d’avoir «oublié les aînés» pendant la campagne.
Puis, avalant les kilomètres (Mont-Joli, Saguenay, Chicoutimi, Roberval, Saint-Félicien), le chef libéral a martelé que la course n’était pas terminée et que le travail sur le terrain devait se poursuivre.
Il a juré de se battre jusqu’à la toute dernière minute pour obtenir un gouvernement majoritaire le 1er octobre.
Devant des militants, M. Couillard a attribué les propos suivants à François Legault: «L’immigration, ce n’est pas simple. Ça fait longtemps que je suis en politique, presque 20 ans, puis je n’ai jamais travaillé avec le fédéral.»
«Il vient d’avouer qu’il ne connaît pas le sujet, s’est-il insurgé. Il ne le comprend pas. (…) C’est là que la question de la confiance et de la compétence se pose.»
Selon lui, M. Legault aurait également admis avoir négligé une tranche de la population. «À la 39e journée de campagne, il s’est rendu compte qu’il avait oublié les aînés. Il a dit ‘C’est vrai que je n’ai pas grand-chose, mais bon’ (…) Oops, oops», a-t-il nargué.
Question de l’urne
La présence de M. Couillard dans toutes ces circonscriptions de l’est du Québec a paru fouetter les troupes à un jour du scrutin. Un dernier coup de pouce aux candidats et bénévoles avant le grand jour.
Philippe Couillard leur a demandé de redoubler d’ardeur afin de convaincre les électeurs indécis. Il leur suggère de poser la question suivante: «En dernière analyse dans la boîte de scrutin, à qui je fais le plus confiance pour les quatre prochaines années pour l’économie du Québec, pour notre qualité de vie?»
Pas de vent de panique chez les libéraux, surtout, un optimisme prudent. Car il apparaît désormais possible que le Québec élise un gouvernement minoritaire lundi. D’ailleurs, le Parti libéral prédit que les comtés les plus à l’est, tels que les Îles-de-la-Madeleine et Bonaventure, donneront le ton en couronnant des libéraux.
On a également profité du Jour 39 de la campagne pour vanter la gestion libérale des finances publiques, laquelle a été louangée par le directeur parlementaire du budget à Ottawa, jeudi, a souligné M. Couillard.
Fait à noter, celui-ci est revenu, en toute fin de campagne et avec insistance, sur le rôle important que jouera sa future ministre de la Santé, Gertrude Bourdon.
À Chicoutimi, devant un militant de 102 ans, entre autres, il s’est engagé à respecter la promesse faite à sa candidate de mieux considérer, à l’avenir, les conditions de travail des employés dans le réseau de la santé.
«Depuis 2003, tous les ministres de la Santé, ça a été des hommes et des médecins, a-t-il dit. Ce n’est pas un désavantage quand même, mais là, Gertrude Bourdon, c’est une infirmière de formation, elle a pratiqué au chevet des patients, (…) alors ce n’est pas du tout la même perspective», a-t-il fait valoir.