Cannabis: un syndicat dénonce l’improvisation
MONTRÉAL — L’un des syndicats qui a déposé une requête pour représenter des travailleurs du cannabis dénonce la «mauvaise gestion» de la SQDC, qui affirme, peu de temps après l’ouverture de ses magasins, que le maintien de son réseau de succursales «sera un défi», à cause des difficultés d’approvisionnement qu’elle éprouve.
Mercredi, la SQDC a diffusé un communiqué pour souligner que l’approvisionnement en cannabis était beaucoup plus difficile que prévu, qu’«on peut continuer de s’attendre à un manque de produits important» et que «dans l’état actuel des choses, le maintien en opération du réseau de succursales sera un défi».
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, dénonce ce qu’il appelle l’improvisation de la SQDC. «On trouve ça tout à fait déplorable. Ces travailleurs-là n’ont pas à payer pour les erreurs de gestion de la société d’État», s’est exclamé au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne, jeudi, Pierre-Guy Sylvestre, conseiller syndical au SCFP.
«Pour l’instant, il n’y a pas eu concrètement des annonces pour couper des heures ou pour annoncer qu’il allait y avoir des succursales qui allaient fermer pendant une semaine, par exemple. On n’est pas encore là. Mais le message qu’on envoie, c’est que les travailleurs nous appellent le plus rapidement possible, parce qu’on est des experts en relations de travail», a plaidé M. Sylvestre.
Il affirme que certains travailleurs avaient quitté un autre emploi pour être embauchés dans une succursale de la Société québécoise du cannabis. Or, ils pourraient se retrouver maintenant dans une situation incertaine.
Sept jours après l’ouverture de ses 12 premiers points de vente et le lancement de son site transactionnel, la Société québécoise du cannabis a rapporté avoir réalisé 138 150 transactions, dont une forte majorité, soit 84 850 achats, effectués en succursale.
En plus du SCFP, deux autres organisations syndicales ont déposé des requêtes pour représenter des travailleurs de la Société québécoise du cannabis, soit les Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce — TUAC, un grand syndicat aussi affilié à la FTQ — de même que le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la Société des alcools, rattaché à la CSN.
Le Tribunal du travail n’a pas encore tranché quant à ces requêtes en accréditation syndicale, qu’il a reçues au cours des derniers jours. Il devra notamment vérifier si les adhésions au syndicat ont été faites de façon libre et volontaire et si le syndicat requérant dispose bel et bien d’une majorité de signataires.