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David Saint-Jacques amorce son séjour dans la Station spatiale internationale

Russia's Soyuz MS-11 spacecraft carrying the members of the International Space Station (ISS) expedition 58/59, Russian cosmonaut Oleg Kononenko, NASA astronaut Anne McClain and David Saint-Jacques of the Canadian Space Agency, blasts off to the ISS from the launch pad at the Russian-leased Baikonur cosmodrome on December 3, 2018. (Photo by Kirill KUDRYAVTSEV / AFP) Photo: AFP
Rédaction - La Presse canadienne

BAÏKONOUR, Kazakhstan — «Je suis juste complètement abasourdi par tout ce que j’ai vu dans les dernières six heures, c’est incroyable», s’est exclamé David St-Jacques une fois arrivé à bord de la Station spatiale internationale, lundi, en répondant aux douces paroles de sa conjointe, Véronique Morin, qui lui parlait depuis la base de Baïkonour, au Kazakhstan.

La mission de l’astronaute québécois était alors bien amorcée à bord de l’imposante structure orbitale.

Le médecin de 48 ans, accompagné de l’astronaute américaine Anne McClain et du cosmonaute russe Oleg Kononenko, y est entré à 14h37, heure de Montréal, deux heures après que la capsule Soyouz les transportant se fut arrimée à la station.

La fusée Soyouz avait décollé comme prévu à 6h31, sans incident.

Délicate rencontre
La capsule était ensuite entrée en orbite un peu moins de neuf minutes après le décollage puis s’était arrimée avec succès à la station spatiale à 12h33, soit trois minutes plus tôt que ce qui était prévu à l’horaire, après avoir fait le tour de la Terre quatre fois.

La fusée filait à près de 1800 kilomètres/heure après le décollage et l’arrimage, une opération fort délicate qui consiste à aligner et jumeler deux véhicules qui se déplacent à 28 000 kilomètres/heure, a été réussi avec une précision chirurgicale.

Une fois les astronautes à l’intérieur, c’est la gouverneure générale et ancienne astronaute Julie Payette qui a d’abord souhaité la bienvenue aux nouveaux venus en soulignant à grands traits l’importance de la collaboration internationale.

«Nous volons et coopérons ensemble depuis longtemps, a-t-elle dit. Le travail d’équipe que vous démontrez aujourd’hui est exactement ce que nous devrions reproduire sur Terre plus souvent.

«Comme le dit le proverbe africain: si nous choisissons d’avancer seuls, nous pouvons aller vite, mais si nous y allons ensemble, nous irons plus loin», a-t-elle ajouté.

Des proches soulagés
À Baïkonour, les proches de tout l’équipage étaient sur place pour échanger quelques mots et offrir leurs encouragements.

«J’imagine que tu vas découvrir bientôt des horizons grands et fous comme ceux qu’on a aimés ensemble au Nunavik. Les enfants sont contents; ils ont hâte de te voir flotter aussi!», lui a dit Véronique Morin après avoir suivi avec appréhension le décollage et l’arrimage.

«C’est une vague énorme qui m’a emmené jusqu’ici», lui a répondu David Saint-Jacques dans cet échange à la fois intime et public. «C’était tout un voyage et ça ne fait que commencer. Je manque de mots. Je vais peut-être avoir une meilleure manière de m’exprimer demain.»

Des spectateurs attentifs
Le lancement a capté l’attention de nombreux Canadiens, dont celle du premier astronaute canadien et ministre des Transports, Marc Garneau.

«J’ai suivi ça toute la fin de semaine, quand il parlait avec ses enfants de l’autre côté de la vitrine. Ça m’a rappelé des souvenirs. C’était beau», a-t-il laissé tomber.

Mais c’est surtout au siège de l’Agence spatiale canadienne à Longueuil que se trouvaient le plus grand nombre de spectateurs accrochés à chaque image.

Le ministre de l’Innovation, Navdeep Bains, a salué le succès du décollage et déclaré que la mission offrait une opportunité intéressante pour la recherche scientifique et les développements susceptibles d’avoir de nombreuses applications, notamment dans les domaines de la robotique et du vieillissement.

«L’espace représente beaucoup d’opportunités pour beaucoup de Canadiens, a-t-il déclaré au bureau de l’agence. Ce que David représente est vraiment une source d’inspiration. Aujourd’hui, c’est une journée extraordinaire dans l’espace.»

L’astronaute Jenni Sidey-Gibbons a fait écho à ce message, affirmant que M. Saint-Jacques était un modèle à suivre pour elle et pour les autres jeunes qui pourraient envisager un avenir dans l’espace.

«Cela était particulièrement important pour moi quand je grandissais et je ne serais certainement pas où je suis aujourd’hui si ce n’était du programme spatial du Canada et, en quelque sorte, des héros qui ont poussé cela plus loin. C’est incroyable», a-t-elle déclaré.

Six mois dans l’espace
Il s’agissait du premier lancement d’une capsule Soyouz habitée depuis la défaillance d’une fusée en octobre.

La capsule qui transportait deux astronautes le 11 octobre avait alors dû se poser d’urgence.

M. Saint-Jacques s’entraîne depuis plusieurs années en vue de cette mission de six mois. Il aurait normalement dû décoller le 20 décembre, mais son départ a été devancé après l’incident d’octobre.

Il réalisera plusieurs expériences scientifiques à bord de la station spatiale. Certaines porteront sur l’impact physique de l’apesanteur sur les astronautes, d’autres sur l’offre de soins de santé à distance.

Le dernier Canadien à avoir visité la Station spatiale internationale était Chris Hadfield, qui y a complété une mission de cinq mois en mai 2013.

Les trois astronautes remplaceront l’Américaine Serena Aunon-Chancellor, le Russe Sergeï Prokopïeff et l’Allemand Alexander Gersi, qui doivent revenir sur Terre le 20 décembre.

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