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Grève étudiante: un bilan exemplaire

MONTRÉAL – Près de 200 délégués de 60 associations étudiantes étaient réunis cette fin de semaine dans le cadre du Rassemblement national étudiant afin de faire le point sur la grève printanière, dont on peut tirer un «bilan exemplaire», selon le porte-parole de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), Jérémie Bédard-Wien.

Les associations nationales — ASSÉ, FEUQ, FECQ et TACEQ — y ont assisté à titre d’observateurs.

Participation populaire, combativité, votes pour reconduire la grève semaine après semaine, démocratie directe participative: les moyens et les attitudes privilégiées pendant la grève ont permis aux étudiants de «triompher», de «vaincre la hausse des frais de scolarité et la loi 78», a résumé M. Bédard-Wien.

Surpris lorsque La Presse Canadienne l’a questionné sur l’évaluation des faiblesses du mouvement étudiant, le porte-parole a hésité avant d’invoquer un bilan sans faille et d’admettre que cette question n’avait pas été abordée, faute de temps.

Tempérant quelque peu les propos de son collègue, l’attachée de presse de l’ASSÉ, Valérie Plante-Lévesque a précisé que le rassemblement n’était en fait pas l’occasion d’effectuer un bilan approfondi sur les actions du mouvement étudiant et les résultats obtenus. L’ASSÉ tiendra pour sa part un congrès d’orientation en mars durant lequel elle fera son propre bilan.

Mme Plante-Lévesque a par ailleurs spécifié que la judiciarisation de la grève et l’impact de la reprise des cours sur le rythme de vie des étudiants avaient été dénoncés comme des conséquences malheureuses du mouvement de mobilisation.

L’ASSÉ s’est montrée plus critique à l’endroit du sommet sur l’éducation supérieure à venir, et dont les premières rencontres préparatoires ont eu lieu jeudi et vendredi.

M. Bédard-Wien a rappelé que l’association qu’il représente a «beaucoup de réserves par rapport à la forme du sommet» et qu’elle se réserve le droit de claquer la porte «si les discussions tendent vers une vision marchande de l’éducation».

À ce sujet, il a été cinglant à l’endroit du ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne.

«Cette tendance à chercher des consensus qu’exprime autant le ministre Duchesne nous semble inquiétante», a-t-il d’abord lancé. Questionné sur l’ironie de sa déclaration — que peut chercher le ministre, si ce n’est un consensus? —, il a ensuite tenté de corriger le tir.

«Il n’y aura pas de consensus entre les associations membres de l’ASSÉ et le Conseil du patronat, qui vise à transformer les orientations fondamentales de l’éducation post-secondaire au Québec pour les arrimer au marché et à des critères d’évaluation marchands», a-t-il repris.

«Nos positions ne sont peut-être pas irréconciliables, mais elles font état de deux visions très différentes. Autour de la table, [lors des rencontres préparatoires de jeudi et vendredi], on s’est rendus compte qu’il sera difficile de trouver des consensus.»

Jérémie Bédard-Wien a cependant dit avoir observé un changement positif au cours des échanges.

«Le ton a changé. Le sommet de cette année est très différent des sommets bidons du gouvernement libéral. On nous laisse l’espace pour parler de nos revendications, pour l’instant du moins», a-t-il lancé, prudent.

Il a par ailleurs promis que des actions à l’extérieur du sommet sur l’éducation supérieure étaient prévues, à commencer par une manifestation pendant cette rencontre prévue en février.

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