Montréal devrait revoir sa cible de 1000 bornes de recharge électrique, selon la VG
La Ville de Montréal doit élaborer un véritable «plan d’action» dans le cadre de sa stratégie d’électrification des transports et revoir la pertinence de mettre en place 1000 bornes de recharge sur son territoire d’ici l’an prochain, selon la vérificatrice générale de Montréal.
En 2016, l’administration a mis en place une stratégie d’électrification visant notamment à remplacer 250 de ses véhicules sous-compacts conventionnels par leur équivalent électrique, en plus d’aménager 1000 bornes de recharge électrique sur son territoire. Un objectif qui a été atteint à plus de 60% jusqu’à maintenant.
Alors que la Ville est «en voie d’atteindre d’ici 2020 les cibles qu’elle s’est fixées», la vérificatrice générale de Montréal, Michèle Galipeau, a déploré mardi l’absence d’un plan d’action pour encadrer cette stratégie afin de tenir compte notamment de l’évolution rapide des technologies en matière d’électrification des transports.
«On doit faire une veille technologique pour s’assurer qu’effectivement, on a toujours besoin des 1000 bornes», a-t-elle déclaré en conférence de presse mardi pour présenter son volumineux rapport annuel de plus de 500 pages, qui est en ligne depuis lundi.
La pertinence d’ajouter davantage de bornes de recharge électrique à Montréal, qui coûte chacune environ 15 000$ à la Ville, pourrait effectivement s’effriter dans les prochaines années alors que les véhicules électriques gagnent en autonomie et que le taux d’utilisation des bornes actuellement en place dans la métropole est faible.
«L’arrivée de véhicules électriques ayant une capacité de recharge de plus en plus grande affectera la rentabilité énergétique des bornes de recharge hors rue dont la tarification n’est pas en fonction de la quantité d’électricité consommée», souligne d’ailleurs le rapport.
La cible de la Ville devrait être révisée en tenant compte du fait qu’Hydro-Québec implantera prochainement des bornes de recharge rapide dans la métropole, comme dans d’autres villes du Québec, estime Mme Galipeau.
«En d’autres termes, se peut-il que l’offre en matière d’infrastructures de recharge publique sur le territoire de la Ville soit déjà supérieure à la demande, et que l’arrivée des bornes de recharge rapides ne justifie plus que la Ville ait à atteindre la cible des 1000 bornes», questionne-t-elle.
Cible maintenue
Appelé à réagir le président du comité exécutif, Benoit Dorais, a assuré que la cible de 1000 bornes de recharge d’ici l’an prochain sera maintenue.
«Les objectifs, on va assurément les atteindre», a-t-il affirmé mardi lors d’une conférence de presse.
M. Dorais a toutefois indiqué que la Ville entend assurer «une meilleure planification» de l’installation de bornes électriques sur son territoire alors qu’une nouvelle mouture de la stratégie d’électrification des transports de la Ville devrait voir le jour dans les prochains mois.