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Une militante invite à repenser le système culturel pour intégrer la réalité autochtone

Odile Joannette à la table ronde sur l'avenir de la culture au Grand Débat sur la Culture et les Médias. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que le secteur culturel québécois est en difficulté, selon des intervenants du milieu, la culture autochtone nécessite encore plus de soutien, avance une militante. Odile Joannette plaide pour un appui gouvernemental pendant que la campagne électorale bat son plein.

La directrice générale du Wapikoni mobile, un organisme de filmographie autochtone, souhaite que le gouvernement et les instances culturelles «favorisent la participation des Autochtones à la culture canadienne».

«C’est très important de ne pas tenter d’homogénéiser notre citoyenneté culturelle, mais de favoriser davantage sa pluralité», soutient-elle dans le cadre du Grand débat sur la culture et les médias, mercredi après-midi.

Si les productions francophones font déjà face à des murs, avance Mme Joannette, les productions autochtones rencontrent des défis encore plus grands.

«Dans les débats de société, tout le monde reconnaît qu’il faut faire une meilleure place à l’expression artistique autochtone», se réjouit Mme Joannette en entrevue avec Métro.

«Sauf qu’il y a encore des non-dits. Il faut reconnaître qu’il y a eu des groupes privilégiés dans l’histoire de l’espace culturel disponible pour les créateurs», ajoute-t-elle.

Actions nécessaires

Mme Joannette invite le futur gouvernement à se questionner sur la meilleure façon de «recréer un équilibre».

Sur le plan du financement, la directrice du Wapikoni mobile déplore des investissements «conservateurs» dans le développement des talents.

«Si on veut rejoindre une clientèle autochtone, il faut réfléchir de façon différente», observe-t-elle.

Mme Joannette incite aussi les institutions culturelles à repenser le droit de propriété des peuples autochtones. Ces changements mèneraient entre autres à de meilleurs accès aux archives nationales.

Des quotas?

Mme Joannette ne voit pas d’un mauvais œil la mise en place de quotas dans l’industrie culturelle canadienne.

«Parfois, c’est la première étape vers plus d’équité, mais ce n’est pas une solution à long terme. Les quotas sont là pour pousser la reconnaissance de l’iniquité», précise-t-elle.

«Mais il ne faut pas que le quota se transforme en “il faut que j’atteigne ça et au-delà de ça, ça ne m’intéresse plus.”», fait-elle valoir.

Mme Joannette invite à une reconstruction globale du système.

«Les politiques culturelles doivent se concentrer sur une infrastructure. Il nous faut une infrastructure majeure. Nous y travaillons depuis plus de quinze ans», avance celle qui est originaire de Pessamit, sur la Côte-Nord.

La militante ne croit pas que les changements se feront uniquement à coups de dollars.

«La solution, c’est d’intégrer davantage les diversités dans tes priorités, à l’intérieur du budget qu’on t’octroie» – Odile Joannette, directrice générale de l’organisme Wapikoni mobile

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