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Ce que l’on sait sur le nouveau virus qui se transmet entre humains

épidémie chine
Fillette portant un masque à la gare de Pékin, alors qu'un nouveau virus sévit en Chine. Photo: Kevin Frayer/Getty Images

Un nouveau virus semblable au SRAS a provoqué la mort de six personnes en Chine, avec près de 300 cas d’infection, alimentant la peur d’une propagation à la faveur de la grande migration du Nouvel An chinois.

Des cas sont également apparus au Japon, en Corée du Sud, en Thaïlande et à Taïwan. Plusieurs pays d’Asie et les États-Unis ont mis en place des contrôles dans les aéroports pour les passagers venus de la ville chinoise de Wuhan qui compte 11 millions d’habitants, épicentre de l’épidémie. Voici ce que l’on sait à propos de ce virus:

Nouveau virus

Le virus semble être un nouveau type de coronavirus, famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l’homme, comme un rhume, mais aussi d’autres plus graves comme le Sras (Syndrome respiratoire aigü sévère).

Ce virus est proche de celui qui avait provoqué l’épidémie de Sras en 2002-2003. Elle avait fait 774 morts dans le monde (dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong) sur 8.096 cas, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Du point de vue génétique, il y a «80% de similarités» entre les deux virus, a expliqué à l’AFP le professeur Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur à Paris. Tous deux entraînent des pneumopathies (maladies respiratoires).

La Chine a déjà partagé avec la communauté scientifique internationale le séquençage génomique du nouveau coronavirus pour le moment intitulé «2019-nCoV».

Il se transmet entre humains

L’OMS a estimé lundi qu’un animal semble être «la source primaire la plus vraisemblable» de l’épidémie, avec «une transmission limitée d’humain à humain par contact étroit».

Le virus a été repéré en décembre à Wuhan (centre de la Chine) chez des patients travaillant dans un marché de gros de fruits de mer et de poissons, fermé le 1er janvier.

La Chine a confirmé lundi que le virus se transmettait entre humains, par la voix de Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé membre de la Commission nationale de la santé.

Pour le docteur Nathalie MacDermott du King’s College de Londres, il est vraisemblable que le virus se répande via des gouttelettes dans l’air lors d’éternuements ou de quintes de toux.

Des médecins de l’Université de Hong Kong ont publié mardi une étude sur la propagation du virus, estimant à 1343 le nombre probable de cas à Wuhan, un chiffre comparable aux 1700 cas estimés la semaine dernière par l’Imperial College de Londres. Ces deux estimations dépassent les données officielles qui font état de près de 300 cas, avec 922 patients en observation dans les hôpitaux chinois.

Il semble moins dangereux que le Sras

Comparés à ceux du Sras, les symptômes semblent moins agressifs. «La gravité semble plus faible que le Sras», juge le Pr Fontanet.

Selon les autorités de Wuhan au moins 25 patients parmi les 200 personnes infectées dans la ville sont déjà sorties de l’hôpital.

«Il est difficile de comparer cette maladie avec le Sras», estime le scientifique Zhong Nanshan qui avait aidé à évaluer l’ampleur de l’épidémie de Sras en 2003. «C’est léger», et les poumons «ne sont pas comme avec le Sras».

Mais cela est «paradoxalement plus inquiétant», déclare à l’AFP le Pr Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé global à l’Université de Genève car les gens pourront ainsi voyager avant que leurs symptômes soient détectés.

Des centaines de millions de personnes vont voyager en Chine pour aller voir leur famille à l’occasion du Nouvel An qui débute samedi.

«Wuhan est un centre majeur et le niveau de vigilance doit rester élevé alors que les voyages font partie intégrante du Nouvel An chinois qui approche», estime le Dr Jeremy Farrar, directeur de la fondation britannique Wellcome Trust.

Une urgence de santé mondiale?

L’OMS tiendra une réunion d’urgence mercredi pour déterminer s’il convient de déclarer une «urgence de santé publique de portée internationale», qualification introduite après le Sras et qui n’est utilisée que pour les épidémies les plus graves.

L’OMS n’a jusqu’ici utilisé cette qualification que pour de rares cas d’épidémies nécessitant une réaction internationale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et la RDC depuis 2018.

Pour sa part, Pékin a annoncé mardi qu’il classait l’épidémie dans la même catégorie que le Sras. L’isolement devient ainsi obligatoire pour les personnes chez qui la maladie a été diagnostiquée. Des mesures de quarantaine peuvent être décrétées.

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