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Revitalisation du Vieux-Pointe-aux-Trembles : encore du travail à faire

Dans le cadre du bilan du PPU Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, a souligné les avancées pour le vieux village.
Dans le cadre du bilan du PPU Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, a souligné les avancées pour le vieux village. Photo:

En 10 ans, près de 80 M$ en fonds publics et privés ont été investis pour revamper le Vieux-Pointe-aux-Trembles. Malgré ces dépenses importantes, bien des commerçants demeurent sceptiques quant à son avenir.

C’est l’un des constats qui s’est dégagé de la présentation du bilan du Programme particulier d’urbanisme (PPU) 2009-2019 du Vieux-Pointe-aux-Trembles.

Le PPU du Vieux-Pointe-aux-Trembles a été lancé en 2009 sous l’administration de Cosmo Maciocia, à la suite d’une série de consultations publiques. Il visait à planifier les aménagements et travaux nécessaires à la revitalisation de ce secteur «névralgique» de l’Arrondissement.

Durant cette période, 37 M$ ont été dépensés par la Ville-centre et l’Arrondissement pour des travaux publics. Selon le bilan présenté, 68% des travaux inscrits au programme ont été réalisés.

Cela inclut la Maison du citoyen, la Place du Village de Pointe-aux-Trembles, le belvédère en bordure du Saint-Laurent, l’amélioration du stationnement au centre Roussin et le réaménagement du boulevard Saint-Jean-Baptiste.

D’autres projets, dont la mise en place d’une signalisation propre au secteur du Vieux-Pointe-aux-Trembles, le réaménagement de traverses piétonnes ou encore l’éclairage des éléments patrimoniaux, ont dû être reportés ou oubliés.

Les investissements privés, eux, se chiffrent à plus 40M$. Des promoteurs immobiliers sont par exemple venus installer des bâtiments de condos sur la rue Notre-Dame, la rue Sainte-Anne et le boulevard Saint-Jean-Baptiste.

Le PPU aura été le tremplin de « beaucoup de changements et d’améliorations», selon Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles.

Revitaliser Notre-Dame

Dans ce contexte, revamper la rue Notre-Dame semble plus que nécessaire pour relancer le Vieux-Pointe-aux-Trembles.

« J’ai Pointe-aux-Trembles tatoué sur le cœur, mais on se sent dans un ghetto», lance Nathalie Labbé, de l’École brigade canine. Selon elle, le verdissement au coup par coup ne semble pas être la solution pour redonner un coup de fouet à la rue. « On aura beau mettre des fleurs, mais la rue fait pitié, le quartier fait pitié, c’est pas joli », tranche-t-elle.

Pourtant, pour embellir les façades des bâtiments commerciaux, la Ville de Montréal a lancé le Pram-Commerce, un programme qui vise à inciter les commerçants à rénover la façade de leur commerce en offrant des subventions. Il a été utilisé par quatre commerçants du Vieux-Pointe-aux-Trembles. Trois autres devraient y accéder sous peu.

Un projet qui pourrait s’avérer majeur est présentement en cours d’élaboration. En décembre, le gouvernement du Québec et la ville de Montréal ont dévoilé les premières esquisses de ce qui pourrait devenir un long boulevard urbain bordé d’arbres, d’une piste cyclable et d’un réseau de transport «structurant». Toutefois, aucun engagement ferme n’a encore été pris.

« On a absolument besoin de quelque chose de concret ! Les commerces ferment, des locaux sont vacants », insiste Joanne Paiement, présidente de l’Association des commerçants et professionnels du Vieux-Pointe-aux-Trembles.

Daniel Gratton, directeur du centre Roussin, abonde dans le même sens. « On ne peut pas demander aux commerçants d’investir des milliers et des milliers de dollars » dans la réfection de leurs façades, avec le Pram – commerce, sans avoir d’échéancier pour les travaux sur la rue Notre-Dame arrivent, pense-t-il.

Regarder vers l’avenir, un projet à la fois

Pourquoi le rebond de la rue Notre-Dame et du Vieux-Pointe-aux-Trembles tarde ? Selon Yann Lesnick, de la direction du développement du territoire et études techniques, « ça dépend des choix que l’on fait localement, mais aussi des choix que l’on aimerait faire et qui ne sont pas nécessairement une priorité de la Ville de Montréal », car d’autres arrondissements sont prioritaires sur certains sujets. « Pour le transport, cela dépend des deniers du gouvernement provincial, c’est pour cela que ça peut prendre du temps », ajoute-t-il.

Caroline Bourgeois, mairesse d’Arrondissement pense qu’il est possible, en attendant, d’améliorer la qualité de vie. « Les travaux de Notre-Dame n’avaient pas eu lieu qu’on a réussi à accomplir la Place du Village, le belvédère, la maison du citoyen », précise-t-elle. Elle a bon espoir que la réfection se fasse avant la fin de la décennie.

Un nouveau PPU doit voir le jour à l’hiver 2020-2021 et sera soumis à consultation citoyenne au printemps prochain via des ateliers participatifs. Au programme, identification d’un pôle de mobilité, renforcement de l’offre autour de la navette fluviale, gestion de l’offre de stationnement, recrutement commercial, valorisation de la vitrine fluviale et densification.

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