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SAQ ouvertes pour éviter le chaos social

Une succursale de la SAQ
Photo: Josie Desmarais/Métro

C’est pour «éviter le chaos dans les épiceries» que les succursales de la Société des alcools sont considérées comme des services essentiels. Le maintien de ces magasins est salué par un expert en impact social des toxicomanies.

Par cette mesure, le premier ministre François Legault veut aussi éviter de voir des personnes aux prises avec des problèmes d’alcool engorger les hôpitaux.

Fermer les SAQ reviendrait à enlever à la population son baume face à l’anxiété grandissante, estime pour sa part le professeur en travail social de l’UQAM, Jacob Amnon Suissa.

«Ça aurait été un très mauvais jugement, insiste-t-il. Nous ne sommes pas tous égaux devant ce confinement, sachant que certains vivent la solitude et la pauvreté. Dans ce contexte, il faut se rappeler que l’alcool est un dépresseur du système nerveux central.»

Prendre un verre de vin ou d’alcool pour soulager son stress est acceptable dans la situation actuelle, selon lui . «Quand la situation changera, les gens regagneront leurs habitudes», croit-il.

Entre temps, toute forme de prohibition doit être proscrite si on ne veut pas écorcher davantage la société estime l’expert. «On a fait l’expérience avec le cannabis et des dizaines de milliers de Canadiens se sont retrouvés avec des dossiers criminels. Aujourd’hui, même s’il est accessible, il n’y a pas d’abus», compare-t-il.

Réflexion

La fondatrice du Soberlab, un mouvement social faisant la promotion de la sobriété, abonde dans le même sens. «Dans des temps comme maintenant, on ne peut pas empêcher les gens de boire, concède Éliane Gagnon. Fermer la SAQ mènerait à un niveau général de panique, alors ce n’est pas le temps d’enlever aux gens la liberté de consommer.»

Le confinement devrait toutefois mener les Québécois à réfléchir à leur consommation d’alcool. «Boire peut apaiser un moment, mais peut empirer les symptômes d’anxiété. J’espère que cette pandémie ne poussera pas les gens à se conforter dans l’excès.»

En Ontario, le premier ministre Doug Ford a également pris la décision de garder la Régie des alcools ouverte, statuant avoir écouté les conseils de professionnels en santé mentale et dépendances.

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