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Les rencontres amoureuses au temps du confinement

Une personne consultant son téléphone. Les applications telles que Tinder sont sur mobile.
Pour s'adapter au confinement, certains ont changé leur approche sur Tinder et les autres applications de rencontre. Photo: Varin Rattanaburi/123RF

Pour les célibataires, le confinement impose une contrainte de taille sur la vie sentimentale et sexuelle. Sur les applications de rencontre, dont Tinder, certains utilisateurs ont déjà changé leur mode de séduction pour s’adapter à la drague en quarantaine.

«À mon avis, ça va amener les personnes à être plus présentes sur les applications de rencontre, et à y travailler leur capacité de séduction, prédit Véronique Jodoin, sexologue clinicienne et psychothérapeute. «Cela leur demande d’être créatifs et de trouver le moyen d’entretenir l’intérêt de l’autre par écrit», ajoute-elle.

Sur Tinder, populaire application de rencontre, la quarantaine sert déjà de prétexte pour briser la glace avec une pointe d’humour. «J’ai bien du temps libre et pas encore le Covid-19», indique par exemple une utilisatrice dans sa biographie. Une autre encourage ses «matchs» à lui montrer à quoi ressemble leur liste d’épicerie de confinement.

Présente sur l’application, Gabriela remarque également cette tendance. «Il y a beaucoup de personnes qui ont changé leur biographie en conséquence, constate-t-elle. Ça devient aussi une façon de commencer la conversation, et de parler de ce qu’on fait pour passer le temps.» Elle-même affirme être beaucoup plus présente sur l’application de rencontre depuis le début de la période de confinement.

De son côté, Dylan remarque que son approche sur Tinder est maintenant différente. «J’ai tendance à moins “swiper”, et avoir des interactions plus fréquentes avec ceux auxquels je parlais déjà. J’apprends à les connaître davantage, plutôt que d’avoir d’autres “matchs” que je ne pourrais pas rencontrer de toute façon.»

Des propos qui rejoignent ceux de Gabriela, qui estime également s’engager davantage dans ses conversations.

Pour sa part, Stefano s’est réinscrit sur Tinder au cours de la fin de semaine. «C’est sûr que ce n’est pas la même chose que de se rencontrer en personne, mais c’est un moment qui sort de l’ordinaire. Je pense que ça peut amener les gens à être créatif pour communiquer.»

De nouvelles façons de se rencontrer

Selon Véronique Jodoin, cette distanciation peut amener les célibataires à user d’ingéniosité pour se rencontrer. «On peut rester dans le confort de sa maison et rencontrer une personne par vidéoconférence. Par exemple, on peut très bien se faire un souper aux chandelles en face à face via FaceTime», donne-t-elle en exemple.

Une nouvelle réalité avec laquelle Marie expérimente, alors qu’elle prend davantage le temps de discuter avec ses prétendants et d’utiliser la vidéo pour mieux connaître ses interlocuteurs. «Plutôt que rencontrer une personne dans un bar, on peut prendre une bière via FaceTime», illustre-t-elle.

Sur Tinder depuis deux semaines, elle remarque que les gens qu’elles rencontrent semblent plus respectueux depuis la période de quarantaine. «On est tous dans le même bateau, je l’utilise davantage parce que je m’ennuie, mais c’est la même chose pour la personne de l’autre côté, ajoute Marie. Ça incite à se connaître davantage. Pour l’instant, j’y fais de belles découvertes.»

Des défis pour les couples

Pour les couples qui ne vivent pas ensemble, les applications de vidéoconférence peuvent être un moyen de garder le contact. «Au niveau de l’intimité sexuelle, on peut trouver des alternatives, par exemple, les sextos, l’envoie de photos, peuvent être un moyen de garder une sexualité active», ajoute la sexologue Véronique Jodoin.

Selon elle, la distanciation imposée peut aussi être bénéfique pour les couples en les incitant à s’ouvrir entre eux sur leur sexualité. «Il y a en a beaucoup qui vont avoir des relations sexuelles, mais qui ne se parlent pas de ce qu’ils aiment. Ils peuvent apprendre à se connaître dans leur expérience et ce qui les intéresse», explique la sexologue.

Une hausse de la consommation de pornographie

En Italie, le site de pornographie PornHub avait eu une forte augmentation de son trafic internet en raison de la quarantaine imposée. La compagnie avait d’ailleurs décidé de rendre ses contenus accessibles gratuitement aux gens confinés.

Pour la sexologue Véronique Jodoin, un tel effet pourrait également être observé au Québec. «On parle beaucoup de la masturbation comme alternative à la solitude pour les célibataires. Ces sites risquent de connaître une hausse exponentielle, puisque les gens ont beaucoup plus de temps.» Elle avance qu’un effet semblable pourrait également être observé sur les offres en ligne de produits érotiques.

 

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