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Cirque du Soleil: des artisans attendent toujours d’être payés

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Les membres du Regroupement des artisans des arts du cirque du Cirque du Soleil ont procédé à une levée symbolique de chapiteau sur la jetée du quai Jacques-Cartier Photo: Josie Desmarais /Métro

Des artisans du Cirque du Soleil attendent toujours d’être payés pour du travail effectué avant que n’éclate la crise du coronavirus.

Mardi, une trentaine d’entre eux se sont réunis dans le Vieux-Port pour monter un chapiteau symbolique, à proximité d’où le Cirque présente habituellement ces spectacles à Montréal.

Le cofondateur de l’institution, Gilles Sainte-Croix, était également présent.

La date choisie, le 16 juin, est aussi celle de la toute première représentation du Cirque, à Gaspé, il y a 36 ans.

«En 1984, il y avait des artisans comme nous qui ont aidé à la création du Cirque. Sans eux, le chapiteau ne tient pas. Trente-six ans plus tard, le Cirque a encore besoin de cette force humaine, cette énergie pour continuer à porter ce flambeau pendant plusieurs années», a mentionné Gabriel Dubé-Dupuis, porte-parole du Regroupement des artisans des arts du cirque du Cirque du Soleil.

Le Regroupement rassemble actuellement 115 personnes qui ont le statut de travailleurs autonomes: acrobates, metteurs en scène, scénographes, chorégraphes, compositeurs, éclairagistes, directeurs, producteurs ou techniciens.

Ils réclament au total une somme de 1,5 M$. Les paiements peuvent varier de quelques centaines à plusieurs milliers de dollars.

Dans le cas de Gabriel Dubé-Dupuis, directeur de création depuis une vingtaine d’années, la facture s’élève à plus de 70 000 $.

«Pour faire de la création, on doit avoir un espace sécuritaire où on peut se permettre d’investir nos âmes, nos efforts, nos émotions. En se faisant traiter d’une telle façon, comment peut-on rétablir un lien de confiance?», s’est questionné M. Dubé-Dupuis.

Crise majeure pour le Cirque du Soleil

La pandémie a forcé le Cirque du Soleil à interrompre l’ensemble de ses spectacles sur la planète et à licencier 95% de ses employés.

Daniel Lamarre, président et chef de la direction, avait alors déclaré qu’il s’agissait «du jour le plus éprouvant» de l’histoire du Cirque.

L’entreprise, dont le siège social est situé à Montréal, a récemment obtenu un prêt de 200 M$ du gouvernement provincial pour aider à sa relance.

Le Regroupement a interpellé le ministère de l’Économie et la haute direction du Cirque, mais n’a toujours pas obtenu de réponses satisfaisantes.

«Québec a prêté de l’argent à cette entreprise. On aimerait que cette somme aille aussi dans les poches des Québécois à qui on doit de l’argent…», a déploré Gabriel Dubé-Dupuis.

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