Piétonnisation avortée sur Fleury Ouest
La rue Fleury Ouest sera rouverte à la circulation dans deux semaines. L’arrondissement fait marche arrière pour la piétonnisation en raison du manque d’achalandage, mais surtout, à cause de la grogne que cela a suscitée.
Depuis le 20 juin, l’artère commerciale est fermée par tronçons entre le boulevard Saint-Laurent et la rue Meilleur. C’était pour permettre notamment aux restaurateurs d’étendre leur espace dans des terrasses. Cela permettait de pallier la réduction du nombre de clients induite par les règles sanitaires.
«Le projet s’est développé un peu trop rapidement et sans mesurer tout ce qu’il y avait comme travail à faire, admet la mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier. L’affichage a tardé à être posé.»
Fleury Ouest était donc complètement inoccupée. De plus, les commerçants n’ont installé pratiquement leur mobilier que les jours fériés de la Saint-Jean et de la fête du Canada. Alors qu’elle devait être piétonne jusqu’à l’automne, c’est plutôt le 20 juillet que les voitures seront réadmises.
Insatisfaction
La décision d’arrêter l’expérience au bout d’un mois est aussi une réponse aux critiques qui se sont multipliées sur les réseaux sociaux. «Il y a beaucoup de gens et de commerçants qui nous ont exprimé leur insatisfaction et leur inconfort», reconnaît la présidente du conseil d’administration de la SDC Quartier Fleury Ouest, Maude Théroux-Séguin.
La décision de piétonniser avait été prise en mai, au moment où la date de réouverture des commerces et des restaurants était encore inconnue. «On s’est dit, on va donner une chance aux gens d’avoir un espace public», ajoute-t-elle.
Deux semaines après la piétonnisation, il était question d’une pétition pour pousser la SDC et l’arrondissement à arrêter le projet.
Adapatation
Avec les exigences de distanciation, les restaurateurs continuent de travailler avec la moitié moins d’espace. Toutefois, les propriétaires se sont adaptés. «Ils comprennent maintenant un peu mieux comment ils peuvent gérer leurs établissements. Ils voient qu’ils n’ont pas besoin d’autant d’espace que ce qu’ils supposaient au départ», dit la mairesse Thuillier.
Pour Mme Théroux-Séguin, qui est aussi propriétaire du bistro Les Cavistes, l’extension extérieure est pourtant indispensable. «Avec la nouvelle exigence du port du masque dans les espaces fermés, je m’attends à ce que les clients me disent qu’ils veulent être en terrasse», avance-t-elle.
L’ordonnance qui permet la piétonnisation est valable jusqu’en octobre. La mairesse convient qu’elle offre plusieurs possibilités ponctuelles si la demande s’en fait sentir. «On peut aussi faire de grandes terrasses si elles n’empiètent pas sur les voies de circulation», souligne Mme Thuillier.
L’arrondissement étudie les possibilités d’aménagement permettant le maintien des distances sécuritaires une fois la circulation rétablie.