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Les contraintes s’accumulent pour les tenanciers de bars

L’arrêt de vente d’alcool à minuit et la fermeture des bars à une heure du matin est dorénavant en vigueur dans les bars partout au Québec.
Le propriétaire du Boulzeye, Mathieu Huppé, et la serveuse Emmanuelle Lafrance. Photo: Coralie Hodgson/Métro Média

L’interdiction de vente d’alcool après minuit et la fermeture des bars à une heure du matin sont dorénavant en vigueur partout au Québec. Pour plusieurs tenanciers de bars de Pointe-aux-Trembles, ces mesures représentent un fardeau financier supplémentaire.

Tel qu’annoncé jeudi par le gouvernement du Québec, les bars doivent par ailleurs réduire leur clientèle à capacité de 50% et maintenir l’interdiction de danser.

Pour Lucie Lacaille, copropriétaire du bar Lanjeu, il est injuste que des bars comme le sien, qui ont mis en place des mesures sanitaires, soient pénalisés. «C’est fâchant. Tu en as qui sont fonctionnels dans le milieu, y’en a qui ne le sont pas. Là, tout le monde paye!», dénonce-t-elle.

Inévitablement, ces mesures auront un impact financier, croit-elle. «Nos revenus, c’est plus ce que c’était. D’avoir neuf machines [de loterie vidéo] allumées au lieu de quinze, de fermer plus de bonne heure, la distanciation… C’est sûr que ça nous pénalise énormément», s’exclame-t-elle.

D’après Mathieu Huppé, propriétaire du Boulzeye, bien que les clients du resto-bar partent normalement vers 1h00, le fait de ne plus servir d’alcool dès minuit fera tout de même perdre des clients qui décident de sortir un peu plus tard. «Est-ce que les gens vont quand même venir à 11 heures pour sortir? Je ne suis pas sûr.»

Pour sa part, le propriétaire du Bar sportif la 8, Eric Huber, est en faveur des nouvelles mesures. Selon lui, les jeunes clients ont plus de difficulté à respecter les mesures de distanciation sociale. «Sur quelques semaines, si c’est le prix à payer pour rester ouvert, je suis prêt à le payer», croit-t-il.

Cependant, il ajoute que ces mesures ne seront pas tenables si elles s’étendent à long terme.

Une nouvelle réalité pour les bars

Les tenanciers observent que les mesures sanitaires en place depuis la réouverture des bars ont déjà un impact sur l’achalandage. Pour Mathieu Huppé, la réduction de la clientèle à 50% de la capacité est pratiquement déjà en vigueur dans son resto-bar. «On a déjà une capacité réduite à cause de la distanciation», explique-t-il. Le propriétaire explique qu’à leur arrivée, les clients vivant à la même adresse sont assis ensemble, tandis que ceux qui ne le sont pas doivent respecter une distance de deux mètres.

De son côté, le bar Lanjeu a également déjà réduit plusieurs effectifs afin de respecter les mesures sanitaires. Lucie Lacaille explique qu’un peu plus de la moitié des machines de loterie vidéo sont en fonction. Lorsqu’ils ont terminé, les clients mettent une affichette sur la machine indiquant qu’elle doit être nettoyée.

Des pertes de revenu

Depuis la réouverture de Lanjeu, la copropriétaire observe que la clientèle n’est pas au rendez-vous. «Ça n’a pas reparti en flèche», lance-t-elle. Au-delà des mesures de distanciation sociale, elle croit que la baisse d’achalandage est due au fait que plusieurs clients ont peur d’attraper le virus.

Selon M. Huppé, le resto-bar «va plutôt bien». Cependant, les autres activités offertes par le complexe, comme le laser-tag, les arcades et les jeux d’évasion, souffrent de l’absence des camps de jour et de la perte des événements corporatifs. «On perd de l’argent tous les mois. Oui, il y a eu des mesures d’aide du gouvernement […] mais le chiffre d’affaires est à 25% de l’année passée.»

Par ailleurs, de nouvelles mesures sont à venir. Éric Huber s’inquiète du port du masque obligatoire qui entrera en vigueur le 27 juillet, qu’il trouve difficilement applicable. Il espère d’ailleurs que les mesures coercitives ne seront pas trop fortes afin de ne pas pénaliser les clients.

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