De rockeur à photographe professionnel
À l’occasion de la Journée mondiale de la photographie, ce mercredi, voici le portrait de Keith Pun, un musicien qui a laissé son goût pour la créativité le mener au métier de photographe.
Ayant fait partie, au tournant des années 2000, du populaire groupe de rock Rubberman, Keith Pun a dû se réinventer lorsque le groupe s’est dissous. Après avoir roulé sa bosse comme propriétaire et manager de restaurants quelques années, une pause et une visite à la bibliothèque lui ont permis de trouver sa vraie vocation: la photographie.
«Ça fait neuf ans de ça. Ma femme venait d’avoir notre deuxième enfant. J’ai décidé de prendre une année sabbatique pour l’aider à la maison. J’avais toujours été intéressé à la photographie créative», indique-t-il.
La créativité, un aspect important du travail de musicien, mais aussi du photographe a permis au résident de Dollard-des-Ormeaux de prendre du galon rapidement.
«Il y a beaucoup de similarités entre les deux professions. Ça a donc été une transition facile. À la guitare, on peut être un virtuose, mais on peut aussi faire comme Nirvana et Green Day, prendre un petit peu de savoir technique, le combiner avec beaucoup de créativité et on obtient une formule gagnante», explique-t-il.
Keith Pun «dans la fosse aux lions»
N’ayant pas suivi de formation académique, il a tout de même été engagé dans un studio de photographie comme stagiaire. «Je n’étais même pas payé. Je ne faisais qu’aider ici et là au studio. Puis, on m’a carrément jeté dans la fosse aux lions en m’envoyant photographier des mariages, se souvient-il. C’était stressant parce que tout le monde compte sur toi et il ne faut pas manquer de moments importants».
Quelques années après, Pun a lancé sa propre entreprise de photographie de mariage, ce qui s’est avéré difficile au départ puisqu’il ne pouvait soudainement plus utiliser les photos prises lorsqu’il était employé d’un studio pour des raisons de droits d’auteur.
«Quand tu arrives d’une situation où tu es habitué de recevoir un chèque de paie régulièrement, ça fait peur de se lancer en affaires. En plus, j’avais déjà deux enfants à nourrir à cette époque. Mais ça a été un véritable test qui m’a permis de voir que j’étais fait pour ce métier», précise-t-il.
Après avoir dû offrir ses services gratuitement à quelques reprises, il a pu commencer de gagner sa vie de sa passion quelques mois après s’être lancé en affaires. Dans cette niche, avoir l’esprit entrepreneurial est aussi important pour un photographe que les compétences techniques, croit le photographe âgé de 45 ans.
«Ce n’est pas suffisant d’avoir l’œil. Il faut comprendre la nature de la business. C’est vraiment un mix d’être créatif et intelligent en tant qu’homme d’affaires. Lors d’un mariage, on n’a pas affaire qu’aux mariés, il faut aussi composer avec d’autres personnes. Il faut être orientés vers le service à la clientèle et se mettre dans la peau du client», souligne-t-il.
COVID-19
De nombreux couples ont décidé de reporter leur mariage qui devait avoir lieu cette année en raison de la pandémie de COVID-19, une situation catastrophique pour les photographes spécialisés dans ce domaine.
«J’ai dû m’adapter et prendre de l’expansion. Je fais beaucoup de portraits, beaucoup de photos de famille. J’en fais aussi pour des entrepreneurs et des petites entreprises qui veulent alimenter leurs réseaux sociaux», explique-t-il.
Quoique satisfait de sa situation actuelle, Pun souligne qu’il ne refuserait pas une offre pour jouer de la musique dans un groupe à nouveau.
Rubberman
Le groupe de rock alternatif montréalais Rubberman a connu ses heures de gloire il y a une vingtaine d’années, remportant notamment le premier prix du concours L’esprit de CHOM FM et le DémoClip de Musique Plus en plus de publier un album éponyme, en 2001.
Une fois le groupe dissout, le bassiste, Chris Vinson a fondé Bandzoogle, un outil de création de sites web pour groupes de musique qui est désormais utilisé par des dizaines de milliers de musiciens à travers le monde.
Quant au chanteur Jonas Tomalty, il s’est fait connaître au Québec à partir de 2004 en continuant sa carrière en solo et en utilisant son prénom comme nom de scène.