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Accélération de la transmission du coronavirus en août au Québec

Un homme subit un test pour le coronavirus
Photo: Chip Somodevilla/Getty Images

La transmission du coronavirus s’est accélérée au Québec à la fin du mois d’août, évoquent de nouvelles données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Un taux de reproduction de 1,3 dans la province signifie que les Québécois s’approchent plus rapidement «du mur» qu’auparavant.

À partir de jeudi, l’INSPQ rendra publiques ses données les plus récentes sur le «taux de reproduction effectif» (Rt) du virus. Cette nouvelle statistique paraîtra hebdomadairement.

Le Rt permet de comprendre à quel rythme le virus se transmet de personne en personne. Aux dernières nouvelles, le Rt québécois s’élevait à 1,27.

En comparaison, un Rt de 1 signifie que la transmission est stable. Sous ce seuil, l’épidémie est contrôlée. Au-dessus, la transmission est en hausse.

«Le nombre de cas quotidiens en termes absolus, c’est la distance qu’on aurait avant de frapper un mur. Le mur, ça peut être la capacité hospitalière. Tandis que le Rt, c’est la vitesse à laquelle on s’approche du mur», explique le professeur Mathieu Maheu-Giroux, co-chercheur de l’étude.

«Si le nombre de cas est bas, on est loin du mur. Le Rt augmente, c’est inquiétant, mais on a assez de distance pour mettre le frein», poursuit-il.

Expert en immunologie, le professeur Benoît Masse, voit le Rt comme une «note» à donner aux Québécois ainsi qu’aux mesures de santé publique.

«Si cette note est en haut de 1, disons qu’on ne fait pas très bien ou que les règles ne sont pas assez efficaces.» – Benoît Masse, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal

Il convient que «c’était attendu», notamment avec le retour à l’école en personne. «On donne de l’oxygène à l’épidémie. C’est normal qu’elle reprenne un peu», relativise-t-il.

Près de 200 nouveaux cas

Le nombre absolu de nouveaux cas est demeuré au-dessus de la barre des 100 ces derniers jours. Jeudi, Québec rapporte 187 nouvelles infections, mais aucun décès.

D’après le professeur Mathieu Maheu-Giroux, cochercheur du rapport sur le Rt, les statistiques demeurent «assez basses». «Ça nous donne du temps pour réduire le taux de transmission», soutient-il.

Le nombre d’hospitalisations actives liées au coronavirus a plongé jeudi à 100. Les personnes admises aux soins intensifs sont au nombre de 20.

Sur les réseaux sociaux, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a fait part de son inquiétude face à la hausse du nombre de cas de coronavirus dans les derniers jours. «Ne baissons surtout pas la garde», écrit-elle en demandant aux citoyens de continuer à respecter les règles sanitaires en vigueur.

En juillet, puis en août

En plus de publier le taux de reproduction actuel, l’INSPQ est revenu jusqu’en mars, depuis la confirmation d’un premier cas de COVID-19. On remarque qu’à partir d’avril, en plein confinement, le Rt se situait sous la balise du 1.

C’est lors du déconfinement, et particulièrement au mois de juillet, que le Rt a dépassé ce seuil de nouveau, observe M. Maheu-Giroux.

«On a eu des éclosions au début-juillet, surtout associées à des party privés. On a eu une baisse de cas assez potable, et dans la dernière semaine, ça a réaugmenté un peu», relate l’expert.

L’INSPQ n’a pas comptabilisé de données régionales pour le Rt. Impossible, donc, de dire si Montréal possède un Rt plus ou moins élevé que le reste de la province.

«L’augmentation du nombre de cas n’est pas juste à Montréal, convient M. Maheu-Giroux. Le portrait le plus robuste qu’on peut faire est à l’échelle de la province, mais il peut y avoir des dynamiques régionales différentes.»

-Avec Zacharie Goudreault/ Métro

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