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Budget: Valérie Plante dévoile sa liste d’épicerie à Ottawa

Valérie Plante ONU
La mairesse de Montréal, Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais | Métro

Alors que l’économie de la métropole se relève péniblement de la crise du coronavirus, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, presse Ottawa de financer son projet de «ligne rose» et de lui accorder 200 M$ pour décontaminer des terrains dans l’Est de l’île, a constaté Métro.

C’est sans tambour ni trompette que la Ville a rendu public le 25 août un mémoire qui comprend la liste des demandes de l’administration Plante en prévision du prochain budget du gouvernement fédéral.

La publication de ce document survient alors que la métropole tente tant bien que mal d’assurer sa relance économique à la suite d’une première vague du coronavirus dont elle a été l’épicentre au Québec. Mardi, une note économique de l’organisme Montréal International faisait état d’une reprise considérable du marché du travail dans la région au cours des derniers mois.

«Bien que l’emploi ait repris à la suite du creux historique atteint aux mois de mars et avril, la métropole est loin de la situation enviable dans laquelle elle se trouvait en début d’année», indique toutefois le mémoire. Celui-ci n’a fait l’objet d’aucune annonce publique de l’administration de Valérie Plante jusqu’à maintenant.

Transport en commun

La Ville demande donc à Ottawa de lui donner un coup de pouce financier dans sa relance économique, qu’elle souhaite ancrer dans un perspective de développement durable. À cette fin, l’administration de Valérie Plante presse le gouvernement Trudeau de couvrir une partie des dépenses de fonctionnement des sociétés de transport, tant à Montréal que dans les autres municipalités de la province.

Selon les prévisions de la Ville, la chute de l’achalandage devrait limiter cet automne les revenus tarifaires de la Société de transport de Montréal à 50% de leur niveau «d’avant la pandémie».

«Avec la crise, c’est encore plus important que le fédéral puisse effectivement donner un coup de main au niveau de l’exploitation parce que, malgré la baisse de l’achalandage, le niveau de service est relativement le même qu’avant la pandémie», explique à Métro le président de Trajectoire Québec, François Pepin. C’est sans compter les mesures sanitaires mises en place par les sociétés de transport, comme la distribution de masques, qui viennent gonfler leurs dépenses, ajoute-t-il.

Une «ligne rose» pour la relance?

L’administration Plante profite par ailleurs de ce mémoire pour mousser son projet de «ligne rose». En campagne électorale, en 2017, Projet Montréal avait détaillé son projet comme étant une ligne de métro diagonale qui relierait Montréal-Nord à Lachine en passant par les quartiers centraux et le centre-ville. Il visait, à l’origine, à désengorger la ligne orange du métro.

«Le projet devient encore plus important dans le contexte de la pandémie, où des investissements publics sont nécessaires pour stimuler l’économie du pays et assurer des retombées futures», affirme la Ville. Une position que partage M. Pepin.

«Il ne faut pas penser que parce qu’il n’y a pas beaucoup de personnes dans le transport en commun actuellement, il faut cesser d’investir dans les infrastructures […] Quand l’achalandage va reprendre, il faut être prêts.» -François Pepin, président de Trajectoire Québec

Ce projet, évalué à plus de 17 G$, n’est toujours actuellement qu’à l’étape de l’étude, notamment en ce qui a trait à sa portion ouest, qui pourrait prendre la forme d’un tramway.

«On n’a aucun plan d’affaires, on n’a aucune étude d’achalandage ou d’opportunité […] On ne peut tout simplement pas répéter des demandes qui ont déjà été refusées au provincial ou au fédéral», réplique le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. Ce dernier demande ainsi à la Ville d’abandonner ce projet.

Est de Montréal

La Ville demande en outre à Ottawa de débloquer une enveloppe de 200 M$ pour décontaminer des terrains dans l’Est de Montréal. Cette somme viendrait s’ajouter à celle, de la même ampleur, promise par Québec.

«On contribuerait à densifier l’île de Montréal. On craint un exode vers la banlieue. Bien, il y a un potentiel important dans l’Est de Montréal», commente la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, Christine Fréchette, qui espère des industries innovantes voir le jour sur ces vastes terrains «en dormance».

Mme Fréchette soulève toutefois que la Ville, qui a déjà reçu 100 M$ de Québec sur l’enveloppe promise en décembre 2019, tarde à utiliser ce montant pour décontaminer des terrains dans l’Est. Une situation que la Ville justifie par la pandémie, tout en promettant des actions cet automne, indique-t-elle.

«Ça ne sert à rien de demander de l’argent si quand on reçoit de l’argent, on ne l’utilise pas et on le reporte», fustige Lionel Perez.

Métro n’a pu obtenir une entrevue avec la mairesse Valérie Plante, vendredi.

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