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Coronavirus: augmentation du dépistage dans les quartiers «chauds» de Montréal

Mylène Drouin
La directrice régionale de Santé publique de Montréal, Mylène Drouin. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que Montréal passe en zone orange, la Santé publique entend augmenter le dépistage dans les quartiers les plus touchés par la hausse de la transmission communautaire du coronavirus.

Le plus récent bilan du coronavirus au Québec fait état d’une augmentation de 219 cas dans la métropole au cours des 24 dernières heures, en hausse par rapport aux derniers jours.

«Depuis quatre semaines, on le voyait, l’ensemble de nos indicateurs étaient en croissance. Et je dirais que la tendance a augmenté depuis vendredi dernier», a évoqué lundi en conférence de presse la directrice régionale de santé publique de Montréal (DRSP), Mylène Drouin. 

«On voit vraiment cette image de la courbe qui s’accélère. On est en train de la vivre actuellement», a-t-elle ajouté. Elle n’a toutefois pas voulu s’avancer sur l’ampleur de la prochaine vague de coronavirus qui attend la métropole, qui dépendra du respect des mesures sanitaires en vigueur par les Montréalais, a-t-elle rappelé.

Dans les derniers jours, le nombre d’éclosions actives a d’ailleurs augmenté à Montréal pour atteindre 53.

«C’est un effort collectif qu’on doit faire au cours des deux prochaines semaines pour limiter la transmission et le taux de reproductivité du virus dans la communauté.» -Mylène Drouin, DRSP

Plus de dépistage dans les quartiers «chauds»

Alors que la transmission communautaire du coronavirus est inférieure à la moyenne de l’agglomération dans l’Ouest de l’île, d’autres secteurs écopent d’une recrudescence de la transmission communautaire. Il s’agit notamment de Parc-Extension, de Ville Mont-Royal et d’Outremont. Le centre-ville de Montréal fait également partie de la liste, tout comme Montréal-Nord, qui représente «le quartier le plus chaud» du nord de l’île.

Quant à l’Est de l’île, le quartier Saint-Michel ainsi que l’arrondissement de Saint-Léonard attirent l’attention de la Santé publique.

«Ce sont des quartiers dans lesquels on va mener des activités plus ciblées pour rehausser nos efforts de dépistage, puisque les taux de positivité sont plus élevées», a expliqué Mme Drouin.

À ses côtés lundi, la présidente-directrice générale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger, a d’ailleurs indiqué que le taux d’attente moyen pour se faire dépister sur l’île ce weekend était d’une heure, soit nettement moins que dans plusieurs autres régions. La Santé publique réussit aussi à livrer les résultats du dépistage dans un délai moyen variant de 24 à 48 heures, à Montréal.

Ce sont par ailleurs environ 4500 tests de dépistage qui sont réalisés chaque jour en moyenne sur l’île, a-t-elle indiqué 

«On aurait la capacité d’en faire plus, mais on y va en fonction des recommandations de la Santé publique et de la situation épidémiologique», a ajouté Mme Bélanger.

Limiter les rassemblements privés

Dimanche, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a annoncé le passage de trois régions de la province au palier d’alerte orange. En plus de Montréal, on compte plusieurs sous-secteurs de la Capitale-Nationale de même que Chaudière-Appalaches.

Dans les dernières semaines, plusieurs éclosions du coronavirus dans la métropole et ses environs ont eu lieu à la suite d’activités sociales. Il s’agit notamment de mariages, de rassemblements à la suite d’activités sportives et de fêtes privées. Des activités pendant lesquelles, bien souvent, les participants n’ont pas respecté les règles sanitaires.

«On sait que c’est surtout dans la sphère privée que la transmission communautaire se fait», a rappelé la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui a appelé les citoyens à faire preuve de «vigilance».

Ainsi, le passage en zone orange vient limiter à six personnes d’au plus deux résidences les rassemblements dans des lieux privés. Deux familles pourront toutefois se rassembler sous un même toit en dépassant ce nombre limite, ce qui constitue la seule exception à cette règle.

Les bars toujours ouverts

Quant aux restaurants et aux bars, ceux-ci pourront continuer d’opérer. Ils devront toutefois cesser de vendre de l’alcool à 23h et fermer à minuit. Le nombre de personnes par table sera aussi limité à six dans ces établissements.

«Montréal n’ayant pas de grandes éclosions dans les bars, on ne souhaitait pas fermer ce secteur, sachant que souvent, ça a l’effet contraire de déplacer les jeunes vers des événements intérieurs qui sont encore plus difficilement contrôlables», a souligné Mme Drouin.

Cette dernière a d’ailleurs précisé que les Montréalais qui travaillent dans des zones jaunes à l’extérieur de l’île pourront continuer à s’y rendre sans problème. Elle recommande toutefois aux citoyens d’éviter les déplacements non essentiels vers les régions moins touchées par le virus.

En milieu d’après-midi, lundi, les élus du conseil municipal ont par ailleurs approuvé un règlement prévoyant une prolongation de l’état d’urgence local à Montréal jusqu’au 22 octobre.

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