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Second test positif à la COVID-19? Pas si grave, mais…

Un homme se fait tester à la COVID-19
Photo: Christopher Furlong/Getty Images

Avez-vous reçu un second test positif à la COVID-19 après avoir été guéri une première fois? Pas de panique, avancent des chercheurs. Mais même s’ils sont moins graves, ces cas pourraient bien poser de gros défis.

Même si l’on en sait chaque jour un peu plus sur la COVID-19, le fait que certains cas soient à nouveau testés positifs après guérison continue de soulever des interrogations. 

La communauté scientifique s’interroge toujours sur ce qui a trait à la détection du virus. Mais aussi sur la «réinfection» en tant que telle. Les chercheurs n’ont pas déterminé encore s’il s’agit de rechute ou de réinfection.

Présentement, aucune étude ne fournit d’enquête systématique sur les caractéristiques cliniques, immunologiques et virologiques des cas «re-positifs».

Comprendre les cas «re-positifs» est nécessaire

Pourtant, selon des chercheurs du Guangdong, en Chine, mieux comprendre et mieux caractériser les cas «re-positifs» est un besoin urgent.

Leur étude, publiée dans la revue médicale EBioMedicine, a observé 619 cas de COVID-19 guéris entre le 23 janvier et le 19 février. Parmi eux, 87 cas ont ensuite reçu un second test positif à la COVID-19 dans un contexte d’isolement social. Les cas «re-positifs» représentent 14 % du groupe initial.

Notons que, lors du diagnostic initial, tous ces cas présentaient des symptômes de légers à modérés. Ils étaient également tous jeunes, l’âge médian étant de 28 ans. C’est beaucoup plus jeune que l’âge médian des patients guéris en général à Guangdong (47 ans).

Parmi ces cas «re-positifs» (on ne peut parler avec certitude de «réinfection»), on trouve 45 hommes et 42 femmes. Parmi eux, 77 étaient asymptomatiques au moment d’être testés «re-positifs.»

Résultat? Les personnes présentant un second test positif à la COVID-19 ont toutes démontré un titre d’anticorps neutralisants similaire à d’autres cas de COVID-19.

Aussi, les chercheurs ont constaté qu’aucune souche infectieuse n’a pu être obtenue par culture. Et aucun génome viral complet n’a pu être séquencé à partir d’eux.

Donc pas de panique?

En effet. L’étude montre en premier lieu que les cas «re-positifs» ne semblent pas être causés par une réinfection active. Du moins, la probabilité est «faible», estiment les chercheurs.

En deuxième lieu, on constate que les cas «re-positifs» (plus jeunes) souffrent de symptômes moindres.

Finalement, les chercheurs ont observé une dégradation du génome du virus, c’est-à-dire de son matériel génétique. Et ce, dans presque tous ces cas.

Cela suggérerait donc que le risque de transmettre la maladie quand on est un cas «re-positif» est considérablement plus faible, en particulier par le biais des voies respiratoires.

En fait, plus exactement, l’étude a montré que le recouvrement partiel des séquences du génome était significativement plus élevé dans les échantillons digestifs que dans ceux respiratoires…

Pourquoi cette nouvelle étude est-elle importante?

Si le virus est détecté des jours plus tard, après une guérison, on imagine les défis supplémentaires que cela pourrait causer pour la Santé publique. Devrait-on préconiser des périodes d’isolement prolongées? Et comment gérer cela dans les hôpitaux, notamment en matière d’espace?

Plus positivement, cette étude pourrait donc pousser les gouvernements à améliorer leurs stratégies de surveillance et d’intervention des pays dans la lutte contre la COVID-19.

Par exemple, le suivi des cas infectés pourrait être optimisé, en augmentant la fréquence des tests après contamination, estiment les chercheurs.

Car ces derniers sont formels: l’implantation de stratégies d’intervention appropriées dans la lutte contre la COVID-19 dépend en grande partie de notre compréhension des caractéristiques de l’infection à la maladie.

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