L’urgence de l’Hôpital général du Lakeshore déborde, manif de la FIQ

Dimanche, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal (CIUSSS-ODIM) a demandé à la population d’éviter l’urgence de l’Hôpital général du Lakeshore au cours des prochains jours puisqu’elle déborde à l’heure actuelle. Par ailleurs, les professionnelles en soins de la FIQ ont manifesté devant l’établissement afin de réclamer au gouvernement de meilleures conditions de travail.

Dans un communiqué, le CISUSSS-ODIM mentionne qu’avec un taux d’occupation sur civière de 132%, l’urgence est au maximum de sa capacité. L’hôpital en question est désigné pour recevoir les cas positifs à la COVID-19. En ce moment, des éclosions sur certaines des unités de soins compliqueraient les choses. Il est difficile de recevoir des patients additionnels, selon le CIUSSS. De plus, le manque de personnel est un autre enjeu auquel le centre est confronté.

Présentement, les éclosions sont maitrisées, affirme le CIUSSS. Toutefois, en ayant recours à d’autres salles d’urgence dans les jours qui suivent, la population va aider à diminuer la pression sur l’urgence et les équipes cliniques.

Entre-temps, les citoyens éprouvant des problèmes de santé mineurs peuvent visiter une clinique, contacter leur médecin de famille ou encore communiquer avec Info-Santé en composant le 811.

« Alors que nous sommes confrontés aux impacts de la 2e vague de la pandémie depuis quelques semaines déjà, nous devons tout faire pour continuer à offrir des soins de qualité à nos usagers. La situation actuelle au Lakeshore est préoccupante et nécessite des actions de dernier recours. Nos équipes sont pleinement déployées pour répondre au besoin de la population autrement. » Lynne McVey, présidente-directrice générale du CIUSSS-ODIM

Des professionnelles en soins se mobilisent

Depuis plusieurs mois, les professionnelles de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et de la FIQ secteur privé déplorent leurs conditions de travail. Les négociations avec le gouvernement semblent stagner depuis un moment déjà et les deux camps ne sont toujours pas arrivés à une entente.

Dimanche, les professionnelles en soins de la FIQ se sont mobilisées devant l’Hôpital général du Lakeshare pour réitérer l’importance d’améliorer significativement et rapidement leurs conditions de travail. Elles avaient posé un geste similaire le 22 novembre dernier en se réunissant devant les bureaux du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour manifester.

Selon Jérôme Rousseau, le vice-président de la FIQ, il y a eu de l’avancement à la table de négociation au cours des dernières semaines, mais il reste encore du chemin à faire.

«Le gouvernement leur a enlevé tous leurs droits ce qui fait que l’enjeu de rendre les postes à temps complet attractifs est sensible et qu’il est important qu’il soit adressé correctement. Un bout de chemin a été fait, mais il faudra trouver des mesures supplémentaires pour que les professionnelles en soins aient envie de prendre ces postes.» -Jérôme Rousseau, vice-président de la FIQ et coresponsable de la négociation

Plus de temps à perdre

Selon Roberto Bomba, le trésorier de la FIQ, les patientes et patients bénéficieraient d’une amélioration des conditions de travail des professionnelles en soins. Il estime qu’il s’agit d’une des raisons pour lesquelles le gouvernement se doit d’agir rapidement, et ce, afin de sauver le système de santé.

«Jour après jour, le gouvernement souligne à quel point le réseau est fragilisé, mais dans les faits, il est littéralement en train de s’écrouler. Si ce gouvernement souhaite vraiment un système de santé publique fort et accessible, il doit investir massivement dans ceux et celles qui y travaillent. Il faut valoriser les professionnelles en soins actuelles et futures en leur permettant d’exercer leur profession dans des conditions optimales.» –Roberto Bomba, trésorier de la FIQ et coresponsable de la négociation