Itinérance: pas de capitaine à bord à Québec, dit St-Pierre Plamondon
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, est fortement insatisfait de la réponse du gouvernement Legault face aux enjeux d’itinérance. Pourtant, dit-il, la problématique pourrait être réglée en un mandat.
Forcé de faire demi-tour après avoir longuement refusé d’accorder une exemption aux sans-abri durant son couvre-feu, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) a perdu la crédibilité qu’il détenait en la matière, selon le leader péquiste.
«Ça a fait réaliser aux Québécois qu’à la CAQ, il n’y avait personne qui ne comprenait le phénomène», souligne-t-il en entrevue avec Métro.
L’enjeu de l’itinérance, Paul St-Pierre Plamondon le comprend, indique-t-il. Plus jeune, il faisait du bénévolat pour l’organisme Dans la rue. Durant ses études à McGill, il avait écrit un mémoire sur le phénomène de la judiciarisation des personnes en situation d’itinérance.
«C’était un phénomène nouveau à l’époque», souligne-t-il au bout du fil. Ce phénomène a occupé l’avant-scène politique lors des deux dernières semaines. Mardi dernier, la Cour supérieure invalidait l’application du couvre-feu gouvernemental aux sans-abri. Le lendemain, Québec reculait et promettait d’annuler les constats d’infraction remis à la population itinérante pour non-respect de la mesure.
«Ce n’est pas un gouvernement qui a montré énormément de sensibilité. Tous les signaux nous indiquent que ce ne sera pas une priorité pour lui.» – Paul St-Pierre Plamondon
Éliminer le phénomène
Pour le chef péquiste, il est possible de mettre fin, essentiellement, à la situation de l’itinérance au Québec. D’autres pays l’ont fait, soutient-il. Parmi eux, la Finlande.
Mais on connaît encore bien peu cette réalité au Québec, affirme M. St-Pierre Plamondon. Il demande à Québec de dresser un portrait détaillé de l’itinérance, afin de mieux pouvoir y répondre.
«Depuis sa prise de pouvoir, la CAQ n’a pas cru bon de mettre à jour ses données sur l’itinérance. On ne peut jamais trouver de solution à un problème qu’on n’a pas diagnostiqué», souligne-t-il.
Puis, soutient l’avocat de formation, il faut construire plus de logement social. Cinq fois plus.
Cet été, des centaines de tentes se sont accumulées aux abords de la rue Notre-Dame à Montréal. En choeur, les résidents du campement improvisé demandaient une chose: un toit.
«Il faudrait au moins arriver à une cadence de 5000 logements par année.» – Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ
Aux dernières nouvelles, depuis 2018, environ 5100 unités de logement abordables ont été construites ou sont en voie de l’être dans la province. C’est ce que confirmait récemment la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, à Métro.
«PSPP» convient qu’il faudra de l’argent pour s’attaquer à l’itinérance. Le triple des sommes actuelles, évalue-t-il. «Il y a un problème de proportions sur nos valeurs et nos priorités», avance-t-il.