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COVID-19: les tests de dépistage en chute libre malgré la hausse de cas

Le taux de positivité reste haut à Saint-Léonard
Photo: Archives Métro

Les cas de COVID-19 ont beau monter au Québec, les tests de dépistages, eux, baissent au point où les cliniques réservées à cet effet ferment. La situation inquiète la Direction régionale de la santé publique de Montréal.

En raison d’une baisse de fréquentation au cours des dernières semaines, la clinique de dépistage du Stade olympique fermera ses portes vendredi en fin d’après-midi, annonce le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. La clinique Martin-Brodeur dans Saint-Léonard a subit le même sort, à la fin du mois de juillet.

Les citoyens sont désormais redirigés à la Clinique Chauveau, située à quelques kilomètres plus loin.

Dans la dernière semaine, un peu plus de 62 000 tests ont été effectués à l’échelle québécoise, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), soit une diminution de près de 34% par rapport à la semaine précédente. À titre comparatif, plus de 242 000 dépistages ont été effectués au début du mois de mai, donc près de 75% plus.

«Les gens attendent plus longtemps avant de se faire dépister. Du début de leurs symptômes jusqu’aux tests, ils peuvent patienter jusqu’à trois jours ou plus. Ça rend notre travail difficile, mais surtout, ça amène de plus grands risques de propagation», prévient le chef médical en santé des populations à la Direction régionale de la santé publique de Montréal, David Kaiser.

Réticences

Il est recommandé aux personnes qui ressentent des symptômes grippaux ou qui ont été en contact avec un autre individu ayant contracté la COVID-19 d’aller se faire tester. On compte encore près de 20 centres de dépistage sur l’île de Montréal.

Après avoir été testés, les individus symptomatiques doivent effectuer une quarantaine. C’est ce passage obligé qui retient les personnes concernées à passer au dépistage, opine le Dr Kaiser.

«L’été, s’isoler ne nous tente pas, mais on est mieux de contrôler le virus maintenant pour s’assurer d’avoir une rentrée sécuritaire, prévient-il. Le dépistage, ça demeure un outil super important.»

En vacances, les gens sont également moins prompts au dépistage, convient la professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM) Roxane Borgès Da Silva. Une fois vaccinés, ils sous-estiment aussi la possibilité d’être atteint du virus.

«Après avoir reçu une dose, les gens ont tendance à attendre un peu plus avant de se faire dépister, à avoir des symptômes plus forts avant de le faire. Pourtant, c’est essentiel d’y aller au moindre symptôme», insiste-t-elle.

Même si le vaccin diminue les méfaits de la COVID-19, il est toujours possible de la propager, même après avoir reçu deux doses, rappelle Dre Borgès Da Silva. «C’est à son entourage qu’il faut penser. Même si on est protégé individuellement, on peut rencontrer des gens plus vulnérables dans nos sorties.»

Rendre le dépistage accessible

Au Québec, les cas de COVID-19 sont en hausse depuis quelques semaines. Au cours des 24 dernières heures, ce sont 218 nouvelles infections qui ont été recensées. Depuis le début de la pandémie, ces statistiques sont sous-évaluées, considère la Dre Borgès Da Silva, notamment à cause de l’appréhension face au dépistage.

À Montréal, les tests sont effectués avec une tige par la bouche et le nez, un processus qui peut s’avérer désagréable. Ailleurs dans la province, des dépistages salivaires sont priorisés.

«Ce sont des tests beaucoup plus simples, beaucoup plus invitants que les tests nasaux. Ça encouragerait une partie des personnes qui ne veulent pas se faire dépister à le faire», estime la professeure.

Les tests rapides qui peuvent être effectués de manière autonome, sans la supervision d’un professionnel, devraient également être adoptés, selon elle. «Aller se faire tester, ça prend du temps. Ça demande un coût d’opportunité de se déplacer jusqu’aux sites de dépistages, puis de revenir chez soi», rappelle-t-elle.

Présentement, 68% de la population québécoise a reçu deux doses de vaccin contre la COVID-19.

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