Avortement et immobilier: résumé du 19 août de la campagne électorale
Alors que Justin Trudeau est à l’autre bout du pays, en Colombie-Britannique, le Québec devient une place de plus en plus convoitée pour le Nouveau Parti démocratique et le Parti conservateur. Ceux-ci tentent de séduire l’électorat à coup de promesses et de campagne ciblée.
Les partis lorgnent l’électorat québécois
Le Nouveau parti démocratique (NPD) lance sa campagne «Oser ensemble» spécialement conçue pour le Québec. La vidéo de 60 secondes invite les Québécois à «oser» avec Jagmeet Singh et le NPD.
«Imaginez ce que l’on peut faire si on ose ensemble», déclare M. Singh en fin de publicité. Il y a quelques jours, et avant le déclenchement des élections, le NPD avait dévoilé son affiche de campagne pour le Québec.
La veille, le Parti conservateur du Canada (PCC), d’Erin O’Toole, avait lancé un «Contrat avec les Québécois et les Québécoises» pour tenter de les séduire. Il s’y s’engageait, dans les 100 premiers jours de son administration, à mettre en place plusieurs actions «pour donner au Québec les pouvoirs d’une nation».
Aux dernières élections fédérales en 2019, le NPD n’avait obtenu qu’un seul siège au Québec, soit celui du député de Rosemont–La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, tandis que le PCC en avait rallié 10. Les deux partis ont été largement devancés par le Parti libéral et le Bloc québécois avec 35 et 32 sièges.
Santé
Le Parti libéral veut améliorer la qualité des soins à l’attention des aînés. Pour cela, s’engage à augmenter le salaire des préposés aux services de soutien personnel et ajuste le salaire minimum à 25$/h. Un Parti libéral au pouvoir prévoit injecter 500 millions de dollars pour former jusqu’à 50 000 préposés aux services de soutien. Et le crédit d’impôt à l’accessibilité domiciliaire serait doublé passant de 10 000 à 20 000 dollars.
Le Bloc québécois (BQ) s’oppose aux normes fédérales dans les centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) que les libéraux et néo-démocrates voudraient mettre en place. Yves-François Blanchet, chef du Bloc, se positionne en faveur de «l’augmentation durable et sans condition des transferts en santé», et invite du même coup les libéraux et néo-démocrates à s’engager dans la même voie.
«Ce dont le Québec a besoin pour améliorer les soins aux aînés et soutenir le personnel soignant, c’est la juste part de financement du fédéral par l’entremise des transferts en santé.»
Yves-François Blanchet, chef du BQ
Récemment, les provinces réclamaient une hausse de ces transferts fédéraux afin de couvrir 35% des coûts.
Le NPD veut établir un Fonds d’aide en cas de pénurie de soins essentiels, doté de 250 millions de dollars, afin de remédier à la pénurie d’infirmièr.es et des professionnel.les de la santé partout au Canada. Le fonds permettrait de former et d’embaucher 2000 infirmièr.es.
Avortement
Le Parti libéral attaque fermement la mention «protéger le droit de conscience des professionnels de la santé» présente dans le programme conservateur. Les libéraux accusent les conservateurs de vouloir limiter l’«accès à l’avortement, à l’aide médicale à mourir et aux soins de santé destinés aux Canadiens de la communauté LGBTQ2».
Immobilier
Erin O’Toole veut lancer la construction d’un million d’habitations en trois ans. Pour cela, il envisage de libérer au moins 15% du parc immobilier fédéral pour le transformer en logements.
Pour lutter face à la spéculation immobilière étrangère, M. O’Toole, veut empêcher que les investissements étrangers ne fassent grimper les prix des maisons. Il interdira les achats de maisons aux étrangers s’ils n’ont pas l’intention de vivre au Canada ou de s’y installer. Cependant, il encourage «les investissements étrangers dans des logements locatifs abordables construits spécialement pour les Canadiens».
«En clair, une spéculatrice ou un spéculateur étranger peut contourner cette interdiction en invoquant son intention de s’installer au Canada à un moment donné dans le futur, sans fournir de détails ni de calendrier», a réagi Jagmeet Singh, chef du NPD.