Gabriel Martel, paranageur qualifié pour les mondiaux
Du haut de ses 20 ans, le paranageur Gabriel Martel vient de se qualifier pour les championnats du monde de paranatation. L’athlète, affilié au club de natation Beaconsfield Bluefins, se rendra au Portugal en juin prochain pour affronter d’autres nageurs en situation de handicap.
Il y a une dizaine d’années, le jeune Gabriel Martel commence à perdre graduellement la vision. Après s’être inscrit dans un secondaire spécialisé, celui qui était déjà d’une nature sportive décide en 2016 de s’orienter vers la natation, au Stade olympique.
«Je ne voulais pas trop que mon handicap paraisse; au début, j’avais beaucoup plus de vision que maintenant donc je n’avais pas besoin d’aide, j’étais capable de nager comme les autres.»
Avant d’intégrer le Stade olympique et de rencontrer celui qui restera son entraîneur actuel, Claude Picard, Gabriel Martel avait dû faire face à quelques obstacles.
«Avant que je ne rencontre Claude, j’avais essayé avec d’autres clubs, mais ils m’ont tous dit “Non, on te refuse à cause de ton handicap”», explique Gabriel Martel, en précisant qu’aujourd’hui ces mêmes clubs l’accepteraient en constatant son haut niveau.
Car loin d’abandonner face à ces refus, Gabriel Martel s’est accroché à ses objectifs, jusqu’à atteindre un niveau national.
De Montréal au Portugal
En 2017, lorsque Claude Picard quitte le Stade olympique pour devenir entraîneur au Beaconsfield Bluefins, Gabriel Martel décide de le suivre et d’intégrer le club. À l’époque, il habite à Saint-Lazare, une municipalité qu’il a quittée récemment pour s’installer à Hochelaga-Maisonneuve.
Depuis, il s’entraîne au club presque tous les jours, à raison d’une heure trente ou deux heures de natation auxquelles s’ajoutent des séances de musculation trois fois par semaine. Au fur et à mesure des entraînements, qui intègrent différents types de nages, il fait de sa spécialité le 100 mètres brasse.
L’année 2017 marque également sa première compétition de paranatation, première, mais loin d’être la dernière. Début avril, le paranageur s’est qualifié, en compagnie de 16 autres athlètes québécois, pour les mondiaux de paranatation qui auront lieu le 12 juin prochain à Madère, au Portugal.
«Ce sont mes premiers championnats du monde», se réjouit le paranageur, qui ajoute espérer pouvoir atteindre la finale, et décrocher une médaille.
Parallèlement à sa pratique, Gabriel Martel étudie les sciences humaines au cégep, en alliance sport-étude. L’année prochaine il intégrera l’université dans un programme de sociologie. Pour son avenir sportif, le jeune athlète souhaiterait prochainement participer à des Jeux paralympiques.
«Même au secondaire, j’ai eu des profs qui me disaient que je n’arriverais à rien faire. Il ne faut pas écouter les autres, mais plutôt croire en soi tout le temps […]. Quand on a un handicap, les gens ne connaissent pas ça. On nous dit qu’on n’est pas capable de le faire, mais en réalité on est capable de le faire», conclut le paranageur, qui espère voir dans l’avenir une meilleure ouverture et plus d’inclusion dans le monde sportif pour les personnes en situation de handicap.