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Oli Féra: de bénévole à grande gagnante au FICG

Photo: Métro

En 2021, à quasi pareille date, Oli Féra était bénévole au Festival international de la chanson de Granby (FICG), sa ville de résidence. Elle montait les structures scéniques et servait des boissons gazeuses aux soirées des Vitrines musicales. Cette année, elle a encore une fois pris part à l’événement, à titre de participante au Grand Concours. Dont elle vient de rafler les grands honneurs, flopée de bourses en sus.

Dire qu’un peu plus tôt en 2022, l’artiste de 28 ans, pétillante et volubile, ne comptait même pas s’inscrire au 54e FICG! Mais un «on ne sait jamais» lui a traversé l’esprit, et Oli Féra a franchi avec succès toutes les étapes de la compétition et, le mercredi 24 août, elle était couronnée lauréate par un jury qui a salué l’audace et l’originalité de sa «cinémato-rock émotive» et son «indie-rock enfumé».

«Je suis une femme qui fait du rock, en bref!», rigole Oli Féra lorsque jointe par Métro, tôt en avant-midi au lendemain de sa victoire, qui la place ainsi successeure de Luc De Larochellière, Lynda Lemay, Isabelle Boulay, Dumas, Pierre Lapointe, Patrice Michaud, Lisa LeBlanc et autres Samuele ayant aussi entamé leur carrière avec le trophée du FICG.

Oli Féra lors du plus récent Festival international de la chanson de Granby (FICG)
Crédit : Éléonore Delvaux / Courtoisie FICG

L’heureuse élue n’en revenait alors pas encore, non seulement de son triomphe, mais aussi du formidable terrain de jeu que furent les semaines de formation du festival.

«Je suis mise à terre par cette expérience. Ç’a été enrichissant. J’ai tellement appris et rencontré des gens qui ont les valeurs à la bonne place, passionnés de l’art et de la musique. Ça donne confiance en l’avenir!»

Nomade, puis sédentaire

Oli Féra écrit et gratte sa guitare électrique depuis longtemps et s’était déjà tracé un heureux parcours dans le circuit des concours de chant québécois avant son séjour au FICG, en commençant par le berceau de talents qu’est Cégeps en spectacle, en 2016. 

En quatre ans, elle a remporté non pas une, mais deux fois le rendez-vous Ma première Place des Arts; en 2017 (sous son vrai nom, Viola Ferrando) et en 2021, à titre d’auteure-compositrice-interprète. Des passages «payants», nourrissants, qui lui ont permis d’aller jouer à Tadoussac, de s’offrir des résidences d’écriture et même d’aller tourner un vidéoclip en France, un voyage qu’elle concrétisera la semaine prochaine.

Entre les deux, cette nomade native de Montréal, qui a vécu à Victoriaville, Gatineau, dans le Bas-Saint-Laurent et à Granby au fil des ans, est allée bourlinguer un an en Australie, en 2019-2020, avant de revenir s’enraciner au Québec pour s’investir pleinement dans son projet musical.

Oli Féra, de son vrai nom Viola Ferrando, se sent comme un poisson dans l’eau sur scène.
Crédit : Éléonore Delvaux / Courtoisie FICG

Son inscription à l’École nationale de la chanson de Granby, en 2020, a marqué un tournant dans son style et sa façon d’écrire.

«Quand je suis entrée à l’École, je faisais du folk qui ressemblait à du Lisa LeBlanc ou du Émile Bilodeau, raconte Oli Féra. Je suis sortie de là et, maintenant, c’est complètement autre chose. C’est rock, j’écris des histoires qui parlent d’humains tout à fait imparfaits, mais vrais. Des histoires un peu complexes. Je suis fascinée par tout ce qui est humain, tout ce qui nous pousse à agir comme on agit.»

Allez écouter sa pièce Le loyer est cheap, où Oli Féra déclame doucement et cyniquement le poème d’une misère discrète. Le ton y est installé, mais les facettes de la chanteuse sont multiples et il y aura encore beaucoup à découvrir, assure celle-ci.

«C’est représentatif d’une petite partie de mon art, mais je ratisse plus large que ça, précise-t-elle en s’esclaffant. Pour moi, l’importance de mon message, c’est de pouvoir être soi-même et accepter qui on est. J’approche mes chansons comme des mini-films mettant en valeur des êtres en apprentissage, qui font des erreurs, qui se regardent face à eux-mêmes et qui essaient de faire de leur mieux.»

Sur scène, j’interprète ces mots pleinement et je dis aux gens: c’est correct, d’être toé! T’es assez ! (rires)

Oli Féra, lauréate de la 54e édition du Festival international de la chanson de Granby

Là pour rester

Maintenant, quels sont les prochains jalons à parcourir pour Oli Féra? Simplement, si ses chansons sont diffusées à la radio, «ça sera un wow», rêve-t-elle tout haut. La dame met d’ailleurs actuellement la touche finale à son premier EP.

Or, le dada de Féra, ce sont les spectacles.

«Je suis vraiment sur mon X quand je suis sur une scène. J’en mange. Je tripe sur la mise en scène, le montage d’un spectacle, vivre le partage avec le public et aller à sa rencontre après. Les auteurs-compositeurs-interprètes, je nous trouve privilégiés, parce que notre job, c’est de passer à travers toute la gamme des émotions et les mettre sur papier. On donne aux gens le droit de décrocher, le temps d’une soirée, de leur train-train quotidien, d’avoir une réflexion sur le monde qui les entoure. Pour moi, c’est un vrai plaisir.»

«Chose certaine, je suis là pour rester. C’est sûr qu’on entend parler de moi dans les prochaines années. Je suis icitte, nouvelle femme représentante du rock féminin au Québec!», conclut Oli Féra.

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