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Paul St-Pierre Plamondon ne prêtera pas serment au roi Charles III

Paul St-Pierre Plamondon refuse de prêter serment au roi Charles III.
Paul St-Pierre Plamondon refuse de prêter serment au roi Charles III. Photo: Clément Bolano, Métro Média

Le chef du Parti québécois (PQ) et député de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon, ne prêtera pas serment au roi Charles III. Ce mardi, il a réitéré son engagement de campagne. Il a fait la demande formelle à l’Assemblée nationale du Québec de «prêter serment au peuple québécois et pas au roi d’Angleterre».

«La monarchie nous coûte 67 M$ chaque année, c’est une dilapidation des fonds publics. L’utilité de la monarchie est nulle. […] Ça nous rappelle une domination coloniale et une conquête. Ça nous rappelle qu’on ne peut pas prendre de décisions par nous-mêmes» au Québec, a-t-il déclaré.

Précisons que cette somme de 67 M$ s’applique à l’échelle du Canada, et coûterait 10 M$ au Québec, selon le PQ.

La cérémonie d’assermentation du député de Camille-Laurin se tiendra le 21 octobre prochain. «Je, Paul St-Pierre Plamondon, jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté le roi Charles III, roi du Canada, à ses héritiers et successeurs. Ainsi Dieu me soit en aide», doit prononcer le chef du PQ, selon l’article 128 de la Loi constitutionnelle de 1867.

Le chef du PQ estime en retour qu’il n’y a pas «de droit écrit dans le corpus de l’Assemblée nationale qui oblige de prêter serment au roi. Le seul document qui requiert une loyauté envers le roi d’Angleterre, c’est l’Acte de l’Amérique du Nord britannique.»

La balle dans le camp de l’Assemblée nationale

Paul St-Pierre Plamondon en a profité pour préciser que la Loi constitutionnelle de 1982 sur le Canada, qui a mis un terme aux derniers liens juridiques entre le Royaume-Uni et le Canada, n’a jamais été signée par le Québec. Mais le souverain britannique est également celui du Canada. Et selon la législation fédérale, les députés fédéraux et provinciaux sont tenus de lui prêter serment. Les députés du Québec prêtent également serment au peuple québécois.

«On ne peut pas servir deux maîtres lorsqu’on sait que ces intérêts sont contradictoires, croit le chef du PQ. On ne peut pas d’une part dire “je vais être loyal et mon travail va être en fonction de l’intérêt du peuple”, et en même temps dire “je vais être loyal et mon travail va être en fonction de l’intérêt de la couronne britannique, un souverain d’un autre pays”.»

M. St-Pierre Plamondon n’a cependant pas précisé ce qu’il ferait si l’Assemblée nationale rejetait sa demande. Fort de plusieurs avis juridiques en sa possession, il n’a pas non plus indiqué ce qu’il ferait si on ne l’autorisait pas à siéger au Salon bleu. «Dans la mesure où j’aurai déjà prêté serment au peuple, je demande à l’Assemblée de me laisser siéger», s’est-il contenté de déclarer.

«Je considère que ce n’est pas la question la plus urgente au Québec, mais il faut se tenir debout. […] La folie de dilapider 67 M$ par an [pour la couronne britannique] a assez duré», a lancé Paul St-Pierre Plamondon.  

En 2018, les députés péquistes avaient déclaré serment à la reine d’Angleterre. Ceux de Québec solidaire, eux, avaient choisi de le faire à huis clos. Le député solidaire Sol Zanetti avait proposé le projet de loi 192 pour rendre optionnel le serment à la couronne britannique.

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