Le RCLALQ réclame un gel des loyers pour 2023
Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) réclame à la Coalition avenir Québec (CAQ) «qu’un gel des loyers soit inclus dans [son] bouclier anti-inflation». Cette demande survient trois semaines avant le dépôt du mini-budget par le gouvernement Legault.
«La vaste majorité des propriétaires ne respectent pas les règles du Tribunal administratif du logement pour établir leurs augmentations de loyer annuelles, et c’est d’ailleurs une des raisons qui expliquent la situation dans laquelle on se trouve présentement», dénonce Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ.
Un gel des loyers donnerait un répit aux locataires qui ont vu le coût de tous les autres biens essentiels augmenter très rapidement dans les derniers mois.
Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ
Le regroupement croit en effet que le «chèque anti-inflation» de 600 $ promis par le premier ministre en campagne ne permet pas «d’affronter l’explosion du coût des loyers». Le RCLALQ demande à rencontrer la nouvelle ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau. Et de préciser que sa prédécesseure, Andrée Laforest, avait refusé à plusieurs reprises de les recevoir.
L’Association des propriétaires en désaccord
Dans un communiqué, l’Association des propriétaires du Québec (APQ) s’oppose à un gel des loyers, jugeant que «le parc immobilier est déjà sous un contrôle des loyers trop restrictif». Elle propose plutôt la possibilité d’étaler les hausses de loyer sur quelques années, ou la révision des critères d’admissibilité au Programme de supplément au loyer.
En 2021, environ 13% des appartements étaient considérés comme abordables pour les ménages les moins fortunés, soit les ménages dont le revenu s’élève à moins de 25 000 $ (20% des ménages), selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Le gel des loyers doit être, selon le RCLALQ, une première étape avant «de mettre en place un réel contrôle des loyers au Québec». Une position partagée par Québec solidaire.
«La nouvelle ministre doit rapidement se mettre au travail pour proposer des solutions concrètes à la crise du logement, parce que les locataires ne sont plus en mesure d’attendre plus longtemps», soutient M. Dussault.
Une telle mesure avait été adoptée par l’Ontario en 2021. Rappelons que d’après une enquête du regroupement, les loyers ont augmenté de 5,2% sur l’île de Montréal en 2022.