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Probablement possible

Photo: Métro

J’hésite toujours avant d’acheter des chaussures.

S’agrandiront-elles pour devenir plus confortables? Puis-je en trouver de plus belles? Sont-elles trop chères? On dirait que je ne peux pas faire un achat sans y penser à deux fois.

Le doute : une émotion qui ne semble être rien d’autre qu’un supplice. Il s’impose durant la prise de toute décision, et plus la décision est importante, plus grand est le doute.

Cependant, malgré l’anxiété qu’il engendre, le doute est un allié. Il nous rend prudents. Reconsidérer les choses empêche d’agir sans réfléchir. Les gestes impulsifs, qu’il s’agisse de dépenser de l’argent ou de traverser une rue, peuvent avoir des conséquences graves. Le doute est un gage de sécurité. Mais il ne faut pas abuser des bonnes choses…

Le doute excessif rend anxieux et, poussé à l’extrême, il peut mener au trouble obsessif compulsif (TOC). Même si nous avons tous nos obsessions et nos rituels, les gens qui souffrent de TOC voient leur vie contrôlée par le doute. Celui-ci les pousse à vérifier pendant des heures si une porte est verrouillée ou à se laver les mains des centaines de fois. Ces gens sont intelligents. Ils savent que ces choses n’ont pas de sens. Mais le doute les pousse à vérifier encore et encore… juste au cas.

Le doute affecte notre capacité à distinguer le possible du probable. Presque tout est possible, ce qui ne signifie pas que tout soit probable. Il est possible que, dans cinq minutes, un avion s’écrase sur l’immeuble où vous êtes. Mais la probabilité que cela survienne est faible. Je ne pense pas que vous devriez sortir pour aller scruter le ciel.

Se laisser aller au doute, c’est comme gratter une piqûre de moustique : «Ça soulage sur le coup, mais après, ça pique encore plus.» Il vaut mieux s’en abstenir. La logique et la nécessité de fonctionner normalement devraient être les seuls facteurs qui déterminent notre comportement.

Par exemple, il existe une possibilité que nous mourions chaque fois que nous prenons la route, mais si nous voulons fonctionner normalement, nous conduirons tout de même. En ne réagissant pas au doute, nous l’atténuons. Et nous finissons par nous sentir en sécurité au volant, même si les probabilités n’ont pas changé. Finalement, le possible semble devenu improbable.

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