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Camil Bouchard: apprendre à aimer le territoire québécois

Photo: Archives Métro

«De quoi le territoire du Québec a-t-il besoin?» Dans le troisième recueil d’entrevues de cette série, Serge Bouchard, Fred Pellerin, Boucar Diouf et d’autres personnalités québécoises issues de différents milieux réfléchissent sur ce que plusieurs considèrent «ennuyeux», le territoire. Métro a rencontré mercredi l’ex-député péquiste Camil Bouchard, qui cosigne l’œuvre avec Marie-France Bazzo, Vincent Marissal et René-Daniel Dubois.

Pour le troisième tome de votre série, pourquoi avez-vous décidé de parler du territoire?
Le Québec s’embarquait dans de grands projets à l’époque comme le Plan Nord ou l’exploitation des gaz de schiste… On parlait de l’exploitation du territoire, de la gestion des ressources, des redevances, mais très peu du territoire comme tel.

Qu’attendez-vous de vos lecteurs?
Chaque fois que je lis le manuscrit, j’ai envie de partir et d’explorer le Québec. On a envie de le marcher, de le goûter et de le sentir! Plusieurs intervieweurs disent que tu ne peux pas aimer un territoire que tu ne marches pas, que tu ne connais pas.

Comment faire pour que la population s’intéresse à une vision à long terme?
Le long terme, ça peut être par en arrière ou en avant. Je viens de La Tuque, mais je ne connais pas l’histoire de ma région! On ne se raconte pas notre histoire.

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A-t-on peur de se la raconter?
On ne l’a pas choyée. On nous raconte l’histoire nationale et internationale, mais notre histoire, ce par quoi on peut s’approprier notre territoire, c’est local. L’amour du territoire, c’est local d’abord : paysan, paysage, pays. Le paysan fait le paysage, il façonne son endroit, il tisse des liens émotionnels avec son territoire. Et ça, ça fait un pays local.

Et on a un passé de colonisés qui n’ont pas eu ce sentiment d’avoir leur mot à dire dans l’aménagement de leur territoire.

Quelle est l’importance de Montréal dans le territoire québécois?
Il y a une tension autour de Montréal, chez nos invités. Pour certains, c’est un territoire à reconquérir. On sent aussi que les gens des régions n’aiment pas Montréal. Il faut faire aimer Montréal, parce que c’est un noyau culturel extraordinaire.

Pourtant, dans votre livre, les intervenants parlent très peu de Montréal.
C’est comme si les gens excluaient Montréal du territoire.

Pourquoi?
Les gens qu’on a interviewés sont du domaine de l’appropriation. Ils savent qu’on développe un territoire à partir d’un lien qui est notre engagement à façonner notre environnant. Alors que la ville elle est déjà toute faite, on y travaille et on se retire.

En rafale :

Plan Nord :
Je ne sais pas ce que c’est vraiment

Anticosti : à refaire

Gaz de schiste : dangereux

Mines : débris, dégâts

Le plus bel endroit :
dans mon kayak, dans l’estuaire

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