Des médecins plaident pour les soins publics

Craignant de voir le système de santé québécois glisser vers la privatisation, une trentaine de personnalités du milieu médical, regroupées sous l’appellation Médecins québécois pour le régime public (MQRP), ont signé hier la Déclaration de Montréal, en appui au maintien et à l’amélioration du système de santé public.

À l’aube de l’Assemblée annuelle de l’Association médicale canadienne (AMC), qui se tient à Montréal à compter d’aujourd’hui, les médecins québécois ont dit souhaiter que la Déclaration suscite un débat sur la place du privé en santé.

«Le jugement Chaouli, la loi 33 [qui ouvre la porte au privé] et le rapport Caston-guay laissent entrevoir un changement radical dans le système de santé, a indiqué le Dr Simon Turcotte, porte-parole des MQRP. Certaines orientations récentes, dont celles de l’AMC, vers une plus grande ouverture au privé à but lucratif nous inquiètent.»

Un système à deux vitesses

Le Dr Turcotte a dit appréhender qu’une offre de soins parallèles ne se développe en marge du système public.

«La combinaison de l’ouverture d’un marché à l’assurance privée pour des soins qui sont déjà couverts par le régime public et de la mise en place d’un cadre légal qui permet la création d’hôpitaux et de cliniques à but lucratif sont suffisants pour développer une offre de soins parallèles, a-t-il précisé. Il s’agit d’un modèle problématique dans d’autres pays.»

Les médecins proposent plutôt de trouver des solutions efficaces au système existant.

Parmi les éléments proposés figure une gestion proactive des listes d’attente, qui a notamment réussi, selon le Dr Simon Turcotte, à faire disparaître les délais déraisonnables en chirurgie cardiaque.

«Une tournée des hôpitaux a démontré que 50 000 patients de plus pourraient être opérés chaque année au Québec si nous changions un peu le mode de fonctionnement des blocs opératoires, a-t-il rappelé. Ces changements seraient peu coûteux et relativement simples à mettre en place.»