Haïti: un premier village dès février
L’organisme Vilaj Vilaj, que préside le chanteur Luck Mervil, posera à la fin du mois de février la première pierre d’un village qui abritera 800 familles haïtiennes devenues sans-abri à la suite du tremblement de terre survenu il y a un an dans la Perle des Antilles. Ce village, dont les plans d’aménagement ont été pré-sentés mardi, sera situé dans la commune de Paillant, qui se trouve non loin de la ville aéroportuaire de Miragoâne. Cette région a somme toute été épargnée lors du séisme de l’an dernier.
Il faudra de 12 à 15 mois avant que le village prenne forme. Les maisons qui y seront construites seront dotées de panneaux solaires, d’un éclairage écoénergétique et d’un système de récupération des eaux de pluie. À l’origine, ces maisons devaient être construites à partir de conteneurs à marchandise, mais cette idée a été mise sur la glace en raison des coûts de transport vers Haïti. Ils sont très élevés, près de deux à trois fois supérieurs à ceux qui ont cours dans le pays voisin, la République dominicaine. Vilaj Vilaj a donc décidé d’envisager d’autres op-tions, dont un ciment qui résiste aux séismes et aux cyclones qu’ont mis au point des chercheurs de l’Université de Sherbrooke.
«L’idée [des conteneurs] n’est pas perdue, a précisé hier Luck Mervil. Il y aura d’autres villages.» Des écoles et des cliniques médicales seront également bâties à Paillant, et des entreprises seront invitées à s’y établir. Les infrastructures mises en place permettront ultimement d’accueillir jusqu’à 25 000 personnes. Celles-ci seront choisies seront leur origine – une priorité sera accordée aux habitants de Paillant – et selon les efforts qu’elles ont déployés pour s’en sortir. Des places seront aussi réservées aux femmes démunies.
À la veille de la concrétisation de son projet, Vilaj Vilaj tente toujours d’amasser des fonds pour le financer. «Mais on sait d’ores et déjà que pour les prochains villages, il va y avoir une aide substantielle», a indiqué M. Mervil. L’organisme a déjà reçu l’appui de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti et celui de l’ancien président américain, Bill Clinton, aujourd’hui émissaire spécial des Nations unies pour Haïti.
Coopération locale
Le premier village aménagé par Vilaj Vilaj sera bâti en concertation avec les autorités locales et la population, s’est targué hier le président de l’organisme, Luck Mervil. «Nous voulons vraiment coopérer, a-t-il affirmé. Si chaque organisation travaille dans son coin, ça ne fonctionne pas. (…) Comment peut-on faire partie de la coopération internationale et ne pas coopérer?» M. Mervil a rappelé que les Haïtiens ne veulent pas que la communauté internationale prenne les rênes du pays, mais bien qu’elle les aide à s’en sortir.