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La Volt au coeur du débat politique

GM aurait voulu que sa Chevrolet Volt ait le même impact sur son image environnementale que celui qu’a la Prius pour son principal rival, Toyota. Mais la politique américaine en a décidé autrement.

C’est que la voiture «branchée» est devenue le punching bag des républicains, qui l’ont surnommée l’«Obamamobile». Le candidat Mitt Romney a dit de l’hybride à double propulsion (électricité-essence) qu’il s’agissait «d’une idée qui n’est pas encore de son temps». Quant à son rival Newt Gingrich, il a dit regretter que la voiture n’offre pas l’espace requis pour y installer… un support d’armes à feu.

Dire que la carrière de la Chevrolet Volt, depuis son arrivée sur le marché, n’a pas été un long fleuve tranquille, c’est un euphémisme.

D’abord, moins des trois quarts des 10 000 unités que le constructeur souhaitait écouler en 2011 ont trouvé preneurs. Est-ce parce que la voiture, de taille intermédiaire, affiche un prix d’étiquette relativement élevé, soit 32 000 $, une fois les rabais environnementaux des différents gouvernements appliqués?

À l’automne, autre tuile : trois semaines après des tests de collision gouvernementaux, une Volt a vu ses batteries prendre en feu… et ce, alors qu’elle avait été laissée seule à elle-même. Les autorités fédérales ont vite investigué, pour finir par décréter que la Volt n’était pas moins sécuritaire qu’une autre voiture à essence. GM a quand même apporté quelques correctifs à son véhicule.

Mais le mal était fait. Depuis le début de l’année, moins de 2 000 Volt ont été vendues. On est loin des objectifs de 45 000 unités pour l’année. C’est pourquoi GM vient d’en suspendre la production pour cinq semaines, à son usine de Detroit-Hamtramck, au Michigan.

Selon CNW Marketing, un autre obstacle se met en travers du chemin de la Volt ces temps-ci : la politique américaine. Un récent sondage mené par cette firme d’analyse de l’Oregon révèle que si la marque Chevrolet a généralement la faveur des acheteurs républicains (37 %, contre 22 % pour les démocrates), la Volt attire davantage les démocrates : 53 %… contre à peine 14 % des républicains. Bref, la Volt est assise, bien malgré elle, entre deux chaises «diplomatiques».

D’autant que la voiture est devenue un punching bag durant les élections primaires qui se déroulent aux États-Unis, et ce, depuis que les républicains l’ont surnommée l’«Obamamobile».

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Chevrolet Volt : Bob Lutz crie au scandale
L’ancien grand manitou de GM, Bob Lutz, sous qui la Volt a été développée, est lui-même un républicain avoué. Mais il n’a pas hésité à attaquer ses alliés politiques : «Je n’ai aucun problème à critiquer Obama, je n’ai aucun problème à critiquer les démocrates, et, vous le savez, je crois que le réchauffement planétaire est un gigantesque canular colporté par la gauche politique, a-t-il affirmé. Mais quand il s’agit de sciemment mentir pour faire avancer sa cause politique, en nuisant ainsi à une compagnie américaine qui fait des efforts considérables pour s’en sortir, je trouve ça scandaleux.»

L’actuel grand patron de GM, Dan Akerson, dit regretter que la Volt soit devenue un tel souffre douleur.

Et Selim Bingol, son vice-président communications, a tenu à rectifier certains faits : selon lui, la Volt peut bel et bien accueillir un support à armes à feu. «Mais si vous êtes à la recherche d’un véhicule pour votre prochain voyage de chasse, la Volt ne sera peut-être pas votre premier choix», a-t-il concédé.

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