France et Québec : Même grippe, réactions opposées
Que ce soit l’attitude des citoyens face à la grippe A, sa couverture dans les médias ou le rôle des politiciens, tout oppose la France et le Québec. Pour un médecin à cheval entre les deux cultures comme Marc Zaffran, les différences sont frappantes.
Notamment sur le plan gouvernemental. Si les gouvernements militent pour la vaccination, les moyens mis en place sont différents. Sur le site québécois de l’Agence de la santé et des services sociaux, la page d’accueil est entièrement consacrée à la grippe A, avec une foule de rubriques mises à jour régulièrement.
Le site du ministère français de la Santé et des Sports partage sa une entre le virus A(H1N1) et des informations sur l’accident vasculaire cérébral. La dernière mise à jour date d’octobre.
«En France, le discours de culpabilisation des politiciens ne marche pas vraiment car ce n’est qu’un discours culpabilisant de plus», note M. Zaffran, qui se félicite que l’attitude paternaliste du gouvernement soit moins prononcée dans la Belle Province. Il note une crainte face aux microbes plus importante au Québec qu’en France, là où l’utilisation du «Purell» est quasiment inexistante.
Quand les médias s’en mêlent…
La couverture médiatique est, elle aussi, bien différente des deux côtés de l’Atlantique. Si ici, la grippe occupe les manchettes de tous les quotidiens depuis plusieurs jours, ce n’est pas le cas en France, où le sujet est relégué aux pages intérieures.
Sur les sites internet québécois, la grippe figure fréquemment parmi les articles les plus lus sur Canoê ou Cyberpresse, alors qu’elle est quasiment absente des palmarès de sites comme Libération, Le Monde ou Le Figaro.
«Au Québec, quand on fait quelque chose, on le fait toujours plus qu’ailleurs. Pour la grippe, on a une couverture médiatique supérieure de 35 à 50 % à la moyenne des autres médias dans le monde», note Jean-François Dumas, d’Influence communication. Il signale au passage que la grippe A est toujours traitée comme un sujet local dans les médias «alors qu’on aurait tout intérêt à regarder comment ça se passe dans les autres pays».