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Goûtons encore à ces champignons

Photo: Métro

Imaginons qu’en camping vous avez mangé des champignons trouvés en forêt. Vous passez la nuit à vous tordre de douleur, à suer, en proie à des troubles gastriques. Heureusement, vous survivez jusqu’au matin. Ouf!

Que penseriez-vous? «Mais qu’est-ce qui m’a rendu(e) si malade? Je me demande si ça peut être ces champignons. Je vais en manger encore aujourd’hui, juste pour en avoir le cœur net.» J’en doute. Il y a de fortes possibilités qu’après avoir été malade à la suite de la consommation d’un aliment, il s’écoule beaucoup de temps avant que vous en mangiez de nouveau.

Telle est la nature des aversions alimentaires conditionnées. La nature a fait les humains de telle sorte qu’ils craignent les choses qui peuvent les tuer et qu’ils connaissent ces dangers très rapidement. Dans ma dernière chronique, j’ai parlé de certaines peurs qui sont plus instinctives que d’autres. Bien des gens ont peur des serpents, même s’ils n’ont jamais été mordus, alors que peu d’individus craignent les cuisinières, même s’ils s’y sont brûlés plusieurs fois. C’est que les humains sont instinctivement faits pour craindre les choses dangereuses dans le milieu naturel où ils ont évolué, telles que les serpents, les hauteurs, les endroits clos, etc.

Il en va de même pour la nourriture. Dans un monde de chasse et de cueillette, où la possibilité de mourir de faim est une menace réelle, les humains doivent essayer de manger pratiquement tout ce qui semble comestible. Malheureusement, tout ce qui semble comestible ne l’est pas nécessairement. C’est là qu’entre en jeu l’aversion alimentaire. Nous sommes ainsi faits que, si nous tombons malades une fois, nous ne remangerons pas de ce plat. L’odeur, voire l’idée de ce plat, nous donnera la nausée.

Nous avons tous des anecdotes à propos d’aliments que nous ne digérons pas. Si vous avez déjà pris part à un mariage italien, vous savez qu’il y a de la gloutonnerie. Quand j’avais 14 ans, à une réception magnifique, j’ai été initié aux joies de la vodka jus d’orange et du bar ouvert. Je vais vous épargner les détails, mais j’ai aussi connu ce soir-là le mécanisme de défense de l’estomac contre les quantités invraisemblables de vodka. Après avoir vomi un peu partout, j’ai passé la nuit sur le sol de ma salle de bains!

Il a fallu une vingtaine d’années pour que je reprenne plaisir à boire du jus d’orange, et je n’ai pas encore consommé d’autre vodka. La nature a tendance à nous enseigner rapidement des choses lorsqu’il le faut. Bien sûr, le jus d’orange n’est pas nocif, mais les champignons sauvages peuvent l’être. Le corps ne fait pas la distinction entre les produits nocifs et ceux que nous considérons comme tels, simplement par association, comme lorsqu’on attrape un virus gastrique. En ce qui concerne les aliments qui nous rendent malades, la règle de la nature est simple: tolérance zéro!

Sur ce, je vous reparle en septembre!

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