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Les dames en bleu

The Bluebell Sisters vengeront-elles les femmes soumises et les trop rares musiciennes des années 1950? En tout cas, elles reprennent à la sauce féminine les succès rockabilly et doo-wop avec l’énergie des Elvis et Jerry Lee Lewis.

Étrange, tout de même, cette passion pour la musique des années 1950 et 1960 quand on est de jeunes femmes indépendantes d’à peine 30 ans. «Pour moi, c’est un geste féministe que de faire partie d’un groupe de filles, qui chantent et qui jouent, avec assez d’énergie pour faire danser le monde», lance Blanche Baillargeon, la contrebassiste du groupe. La chanteuse et leader Lisa-Marie Jolin abonde: «Les paroles de chansons trop sexistes, on les change. Par exemple, on a changé « The girl can’t help it » pour « The boy can’t help it ». Cette chanson parlait d’une fille super soumise. À cette époque, dans l’après-guerre, les femmes commençaient juste à se libérer. Nous, on inverse les rôles.»

Fondé il y a moins d’un an, le groupe The Bluebell Sisters, dont trois des quatre membres vivent à Villeray, font surtout des reprises de leurs artistes rétro préférés : Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Wynona Carr, The Collins Boys… Elles prévoient toutefois composer leurs propres textes et musique.

Blanche Baillargeon (contrebasse), Marie-Noël Bois (saxophone), Émilie Lecavalier (piano) et Lisa-Marie Jolin (voix) ont toutes étudié en musique, au cégep ou à l’université. Aussi affirment-elles que ce groupe est un exutoire agréable. «Dans les spectacles de rock and roll, le public est debout et danse. La réponse est immédiate et visible: si le monde aime ça, il danse. Dans des concerts où les gens sont assis, c’est plus difficile à décoder», analyse Lisa-Marie. Blanche poursuit: «Après des années à intellectualiser la musique, ça fait du bien de retourner à un style qui fait danser les gens et que tout le monde comprend.»

Justement, les «sœurs Betts» lanceront leur nouveau spectacle dans un festival de danse rockabilly jive, le JiveFest, le 18 avril au théâtre Rialto. Dans leur nouveau répertoire, on trouvera des classiques du early rockabilly (c’est-à-dire avant la venue de la guitare électrique) et du rock and roll.

Les sœurs Betts

Depuis sa tendre enfance, la chanteuse Lisa-Marie Jolin, qui mène aussi un projet de composition en solo, écoute les « records » d’Elvis Presley. Sa mère, une grande fan du King, aurait même visité sa tombe à Memphis alors qu’elle était enceinte. Le prénom de sa fille est d’ailleurs celui de la fille d’Elvis.

Inspirée des groupes de famille qui étaient très populaires dans les années 50 (The Carter Family, The Everly Brothers), The Bluebell Sisters se sont donné un rôle, celui des sœurs Betts. Sur scène, ce sont donc Lily, Blanche, Emily et Mary Chrismas Betts, accompagnées de leur grand frère à la batterie (le batteur Dave Croteau). Vêtues de tenues assorties, les dames en bleu font honneur aux ancêtres du rock.

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